Le coprésident de Tourisme Côte-Nord, Yanick Morin (à gauche) et le porte-parole de la Coalition Union 138, Guillaume Tremblay (à droite) lors de la conférence de presse qui s’est tenue le 9 juillet dernier et qui dénonçait entre autres les problématiques vécues par les usagers de la route et le secteur touristique à la veille d’une saison qui s’annonçait exceptionnelle pour la région. Source photo : Coalition Union 138

Prisonniers de la route

Éric Cyr, Le Trait d’union du Nord, Fermont, le 7 septembre 2021

Selon la Coalition Union 138, qui regroupe plusieurs organisations de différents milieux, les citoyens et citoyennes de la Côte-Nord ainsi que les touristes en visite dans la région sont prisonniers de la route 138. L’organisation dénonce la situation problématique qui a eu lieu durant la période estivale aux traversiers de Tadoussac et de Baie-Sainte-Catherine chargés de relier la Côte-Nord au Québec.

Selon le porte-parole du regroupement, Guillaume Tremblay, la situation était particulièrement difficile durant l’achalandage de la période estivale et a atteint un sommet inégalé durant les vacances de la construction : « Encore une fois la population nord-côtière ainsi que les nombreux touristes en visite chez nous sont prisonniers dans les longues files d’attente pour entrer et sortir de la région. » Ce dernier explique qu’avant même les vacances de la construction, le foisonnement de véhicules faisant la queue en causant d’interminables bouchons de circulation démontre que les choix politiques du passé ne sont plus appropriés et qu’il faut remédier aux graves lacunes qui en découlent.

L’heure du désenclavement

« À l’échelle provinciale, la Côte-Nord est la seule région enclavée. Ailleurs au Québec, personne ne doit attendre avant d’accéder à une région. Le problème est récurrent avec l’afflux touristique qui s’accentue de plus en plus grâce aux efforts de Tourisme Côte-Nord. La situation actuelle doit absolument changer ! », dénonce M. Tremblay.

Pour la Coalition Union 138, « la patience a des limites » et il n’est pas tolérable pour la population de subir ces inconvénients majeurs que ce soit quand ils doivent recevoir leur famille ou pour planifier des déplacements à l’extérieur.

En plus de l’exaspération des citoyens nord-côtiers, les enjeux liés à la sécurité routière soulèvent également des inquiétudes pour la Coalition Union 138, qui constate que l’affluence de convois et de pelotons routiers prend de l’ampleur et que ces caravanes motorisées peuvent souvent atteindre plusieurs kilomètres d’envergure et s’étendre bien au-delà de la zone des traversiers. À cela, il faut ajouter la présence de nombreux chantiers routiers qui multiplie aussi les risques d’accident.

La problématique rejoint également les chambres de commerce Haute-Côte-Nord et Manicouagan qui constatent que la situation actuelle est un frein important à l’économie régionale. Pour sa présidente et son président, Julie Tremblay, et Antonio Hortas, cette situation se traduit par des pertes économiques pour plusieurs membres et elle impose aux entrepreneurs un défi additionnel au développement économique de la Côte-Nord.

Un pont, la solution

La Société du pont sur le Saguenay à Tadoussac, qui milite pour la promotion de la construction d’un pont entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac, sa raison d’être, abonde dans le même sens. Selon l’organisation, la solution la plus adaptée afin de rendre la route 138 plus fluide et sécuritaire consisterait en la construction d’un pont à l’embouchure de la rivière Saguenay à Tadoussac. Son ancien président, Pierre Breton, en a d’ailleurs fait la promotion sur toutes les tribunes depuis de nombreuses années en expliquant et en documentant tous les avantages qui en découleraient inévitablement. Son successeur, Marc Gilbert, a repris le flambeau et poursuit les démarches de valorisation de cette vision d’avenir qui contribuerait grandement à l’essor de toutes les sphères d’activités de la Côte-Nord et dont l’épanouissement rejaillirait sur l’ensemble du Québec.

Le journal le Trait d’union du Nord