Les riverains du lac Selby : des citoyens qui s’impliquent

La rédaction, Le Saint-Armand, Armandie, septembre 2021

Le 25 juillet dernier, les membres de l’Association pour la protection de l’environnement au lac Selby (APELS) tenaient leur assemblée générale annuelle. À cette occasion, 55 personnes se sont réunies en personne pour faire le point sur l’état des lieux et adopter le plan d’action pour l’année en cours.

François Charbonneau, le président de l’association, a expliqué que le lac connaissait des jours difficiles depuis le début de l’été. En raison du manque de précipitations, tant l’hiver dernier qu’au printemps, le niveau d’eau reste bas, si bien que les poissons meurent par centaines du fait du manque d’oxygène dans l’eau. De plus, les algues prolifèrent dans plusieurs secteurs, les trainées de pollen s’accumulent sur les rives, les colonies de phragmite sont en croissance en une vingtaine d’endroits, le myriophylle à épi est de plus en plus présent, quoique pas encore hors de contrôle, des amas d’algues brun-mauve flottent au gré du vent et de grandes quantités d’algues coupées (résultat d’une activité humaine) jonchent les rives.

Heureusement, le lac n’a pas connu d’efflorescences de cyanobactéries malgré les deux canicules que nous avons connues depuis le début de l’été. Cela fait d’ailleurs quelques années qu’on n’y observe pas ces algues bleu-vert. On n’a pas non plus observé d’invasions d’espèces exotiques fauniques, comme la moule zébrée, la crevette à tête rouge, la gobie à taches noires, ou botaniques, comme la châtaigne d’eau, laquelle colonise de nombreux plans d’eau au Québec.

« Même si le lac Selby ne fait pas partie des 200 pires lacs parmi les 867 répertoriés dans la province*, a expliqué le président, sa situation est très préoccupante et on ne doit pas la laisser dégénérer à un point de non-retour, ce qui demanderait des investissements massifs sur plusieurs années. Notre lac est petit, peu profond et donc fragile ! Il faut être vigilants ! C’est pour cela que nous sommes en relation avec diverses associations de lac et organismes régionaux pour trouver les meilleures solutions. »

Le plan d’action adopté par les membres comprend la poursuite des tests sur la qualité de l’eau, l’installation de bouées en zones densément peuplées d’algues, le ramassage systématiques des algues coupées sur les rives, l’arrachage manuel de la phragmite (corvées à prévoir), puis le bâchage des sites colonisés, la mise en place d’un partenariat avec les associations de six lacs du bassin versant de la Yamaska aux prises avec les mêmes problèmes, l’identification par vignettes des 357 embarcations nautiques dénombrées autour du lac, le contrôle des embarcations étrangères et leur lavage systématique avant la mise à l’eau, la présence d’une escouade nautique (pompiers de Dunham) sur le lac afin d’assurer le respect des règles, le faucardage (fauchage de plantes aquatiques) d’urgence en zones denses, le bâchage du myriophylle à épis par jute biodégradable et enfin, l’installation d’aérateurs sous-marins dans les fosses du lac.

*Voir le site du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL)
https://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/rsvl/index.htm

 

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