Sylvain Chabot

Sylvain Chabot, un nouveau retraité

Julie Breton, Au fil de la Boyer, Saint-Charles-de-Bellechasse, juin 2021

C’est  le  vendredi  7  mai  dernier,  deux  jours  avant  son   63e   anniversaire,   que   Sylvain   Chabot   a   officiellement  pris  sa  retraite.  On  peut  dire  qu’il  en a fait du millage, assurant les livraisons durant 45  années,  au  service  des  différentes  pharmacies  des alentours.

Tout  ça  a  commencé  en  1976  à  la  pharmacie  locale.  Jean-Pierre  Marquis,  propriétaire,  lui  offre  de devenir livreur et homme de maintenance. Une entente  est  conclue  pour  40  heures/semaine.  Au  début, Sylvain roulait alors 60000 km par année. Cependant,  dans  les  années  80,  sa  tâche  n’a  pas  tardé  à  prendre  de  l’expansion  avec  la  fusion  de  notre  pharmacie  et  celle  de  Saint-Anselme.  Celle  de  Sainte-Claire  avait  été  également  incluse  dans  cette  entente  pour  deux  ou  trois  ans  seulement.  Puis, quelques années plus tard, lors de l’ouverture de la Polyclinique de Saint-Anselme, cette entente avec notre service de livraison a pris fin.

En  1997,  M.  Marquis  a  vendu  son  commerce  à  M. Claude Germain. À ce moment-là, la pharmacie de  Saint-Raphaël  s’est  ajoutée  dans  le  tableau  et  Sylvain assurait donc la livraison pour trois pharmacies. Celle de Sainte-Claire avait été également incluse  dans  cette  entente  pour  deux  ou  trois  ankjhgfdsanées seulement. En 2009, un accident sur la route 279, à la hauteur du commerce Roy Mini-Moteurs aurait pu lui être fatal. Heureusement, pas de blessures  graves,  seulement  de  bonnes  courbatures.  La voiture, elle, était une perte totale. Il a été très chanceux.  L’année  suivante,  Manon  Ruel  et  Marie-Ève  Genois,  les  deux  propriétaires  actuelles,  se portent acquéreurs de notre pharmacie, sous la bannière Proxim.

Puis, arrive la COVID-19! Sylvain n’y échappe pas, il l’attrape, mais heureusement sans conséquences graves.  Une  fois  rétabli,  il  ne  travaillait  plus  que  pour la pharmacie de Saint-Charles et donnait un coup de main à la préparation des commandes. Il est  très  reconnaissant  envers  tous  ses  employeurs  qui se sont montrés très compréhensifs concernant son autre occupation. Comme pompier volontaire, il pouvait être appelé à n’importe quelle heure, ce qui pouvait parfois retarder ses livraisons.

Bien  sûr,  Sylvain  en  a  vu  de  toutes  les  couleurs  sur sa route. Certaines dames sortaient leur argent de  leur  soutien-gorge  ou  de  leur  congélateur.  Quelques-unes ont osé le recevoir en «baby Doll»! Il a pu voir un chat en train de manger une souris sur  le  tapis  de  porte.  Il  s’est  retrouvé  embourbé  dans  la  neige  en  pleine  tempête  durant  au  moins  deux heures, attendant l’arrivée de la charrue.

J’ai  poussé  plus  loin  mes  recherches  concernant  les  anecdotes  que  notre  livreur  aurait  pu  omettre  de me raconter. J’ai contacté sa collègue de travail, Josée  Duquette,  qui  s’est  faite  un  malin  plaisir  de  m’en  raconter  quelques-unes.  S’étant  déjà  fait  mordre à ses débuts, Sylvain avait une peur bleue des  chiens.  Il  aurait  aussi  manqué  d’essence  à  plusieurs   reprises,   par   excès   de   confiance   et   lorsqu’il  allait  à  Saint-Nérée,  il  avait  l’impression  que  les  chevreuils  l’attendaient  pour  sortir  du  bois. Il est souvent revenu avec une touffe de poils accrochée au pare-chocs! Mais Sylvain m’a surtout confié   qu’il   a   grandement   aimé   les   contacts   humains que ce travail lui a fait vivre. Il se retire avec le  sentiment  du  devoir  accompli,  heureux  d’avoir  plus  de  temps  pour  la  pêche,  le  quatre-roues,  les  travaux  manuels  et  les  voyages.  Bonne  retraite  Sylvain, profite bien de ta nouvelle liberté!