André Lachapelle, Le Lavalois, Sainte-Brigitte-de-Laval, avril 2021
Depuis le 9 février dernier, M. Sébastien Rayé occupe le poste de capitaine aux opérations au Service de la sécurité publique. Le capitaine aux opérations doit s’assurer que chaque équipe soit prête à faire face à tout type d’intervention, et ce, tant pour les situations d’incendie que pour les cas d’accident, d’urgence médicale, etc. Par ailleurs, il faut que ces personnes disposent du matériel requis et opérationnel pour accomplir efficacement leur travail. Une responsabilité importante si l’on considère que le Service de sécurité publique a répondu à 336 appels d’urgence en 2020.
Français d’origine, M. Rayé a débuté sa carrière de pompier à l’âge de 13 ans en s’inscrivant à la formation de jeunes sapeurs-pompiers à La Réole (Gironde). Après quatre ans de formation, il réussit l’examen qui lui permet d’occuper un poste de pompier à temps partiel. À 18 ans, il devient pompier de Paris, poste qu’il occupera durant huit ans avant de retourner à Bordeaux. Une transition en douceur d’un poste de pompier à un autre direz-vous, mais détrompez-vous car il a dû recommencer sa formation puisque celle d’un pompier de Paris est de nature militaire alors qu’à Bordeaux, elle est de nature civile. Nouvelle formation donc pour M. Rayé qui, une fois complétée, lui permet d’occuper un poste pendant 14 ans et d’accéder à des postes de responsabilités.
Être pompier au Québec
Durant ses années de travail à Bordeaux, le capitaine Rayé était responsable d’une école de formation pour les jeunes sapeurs-pompiers. L’un de ses élèves avait choisi de s’installer au Québec où il avait réussi à décrocher un poste de pompier à la ville de Québec. De retour à Bordeaux pour ses vacances, celui-ci rend visite à son ancien instructeur pour lui raconter son expérience. Il lui présente des manuels d’intervention qui contiennent des techniques d’intervention différentes de celles utilisées en France.
Cette rencontre allait faire germer le goût pour M. Rayé de venir exercer au Québec le métier qui le passionne. Avant de prendre une aussi importante décision, il a d’abord fallu qu’il en discute avec sa conjointe Sonia et ses deux enfants, Rény et Olivia, qui ont rapidement donné leur assentiment à l’aventure Québec. « Si un membre de ma famille avait manifesté une réticence, j’aurais tout simplement mis fin au projet » souligne-t-il
Il était par ailleurs bien conscient qu’il allait devoir s’astreindre à suivre une nouvelle formation puisque Québec ne reconnaît pas un diplôme de pompier obtenu dans un autre pays. Qu’à cela ne tienne, la famille Rayé débarque au Québec en août 2018 après avoir tout vendu. Le père de famille retourne sur les bancs d’école avec des jeunes de 17 ans pour suivre un diplôme d’études professionnelles de pompier. Une expérience qu’il qualifie de très enrichissante. Par la suite, il obtiendra des attestations d’études collégiales en prévention incendie et un autre d’officier. Ce nouveau bagage de formation lui permettra d’occuper un poste de pompier à temps partiel à Lac-Beau-port et par la suite, de pompier temporaire à Lévis. Durant un stage de formation à Sainte-Brigitte-de-Laval, il découvre le Service de la sécurité publique. Il aime la façon dont le Service est géré par le directeur, M. Moïse Mayer, le professionnalisme et l’esprit d’équipe du personnel. Il n’hésite donc pas à poser sa candidature au poste de capitaine aux opérations.
M. Rayé ne s’offusque nullement d’avoir dû repartir à zéro en ce qui a trait à la formation, et ce, pour effectuer le même métier. « J’ai considéré à chaque fois qu’il s’agissait d’un défi à relever et ce métier m’a aussi appris qu’il ne faut pas hésiter à se remettre en question » dit-il. C’est désormais la population de Sainte-Brigitte-de-Laval qui pourra profiter de toute l’expérience acquise au cours de ses 22 années de carrière.
Nouvel équipement et nouveau projet
Le Service de la sécurité publique a acquis récemment de nouveaux appareils respiratoires qui permettront aux pompiers d’intervenir de façon plus efficace et plus sécuritaire lors d’incendies ou d’autres situations représentant un danger immédiat pour la vie et la santé (DIVS).
Il s’agit de 84 cylindres en carbone, 35 masques et autant de harnais qui remplacent des équipements en fin de vie. Les cylindres en carbone, plus légers que ceux en acier, et un équipement conçu de façon plus ergonomique offrent une plus grande liberté de mouvement aux pompiers qui ont parfois à se déplacer dans des endroits exigus. Les masques sont munis de voyants lumineux vert, orange et rouge qui indiquent le degré de réserve en air respirable. Un parcours a été créé afin d’assurer à tous les pompiers une formation qui s’approche de la réalité. La COVID -19 a pour effet de limiter à quatre au lieu de huit le nombre de participants à une activité de formation. Il faudra donc y consacrer plus de temps et ce n’est qu’une fois que tous les pompiers auront maîtrisé le nouvel équipement qu’il pourra être utilisé dans les interventions. M. Rayé prévoit que ce sera chose faite en juin.
Un projet est aussi en voie d’être réalisé, soit le développement d’un mode d’intervention pour les pompiers qui se retrouvent en situation de détresse lors d’un incendie. Un ensemble de matériel spécifiquement réservé comprenant des équipements techniques et médicaux permettra d’intervenir rapidement pour éviter une catastrophe.
Éviter la propagation de COVID-19
Le directeur de la Sécurité publique, M. Moïse Mayer, a mis en place une série de mesures pour réduire le risque de contamination et de propagation en milieu de travail.
« Compte tenu de la nature de notre travail qui nous amène à intervenir directement auprès de la population, nous devons tout mettre en œuvre pour éviter la propagation de la COVID -19 à la caserne » indique M. Rayé. Prise de température à l’entrée au travail, lavage des mains, port de masque et désinfection quotidienne des lieux de travail, sont autant de mesures pour réduire au minimum le risque d’infection.