Ce nouvel incident majeur remet sur la sellette la question de la sécurité des lieux publics.

Révoltant !

Vincent Di Candido, Échos Montréal, avril 2021

L’adjectif est fort j’en conviens, mais vous m’excuserez j’en suis sûr, car c’est bel et bien le mot approprié pour dénoncer les voyous qui ont vandalisé le Vieux-Montréal, dimanche le 11 avril 2021. Ces crétins sauvages se sont ainsi crûs autorisés à profiter d’une manifestation anti-Legault pour briser le bien d’autrui, mettant le feu à des poubelles, brisant le mobilier public et saccageant les devantures de commerçants qui souffrent depuis plus d’un an en raison de la crise pandémique et qui peinent à rester en vie.

Les vandales, toujours prompts à se poser en victimes, voulaient ainsi protester contre la «dictature» des mesures sanitaires du Gouvernement Legault et des contraintes du couvre-feu imposé par cette pandémie mondiale qui a entrainé la mort de millions de personnes, causé l’hospitalisation de millions d’autres et qui épuise les systèmes hospitaliers de la planète, avec du personnel stressé et à bout luttant chaque jour à essayer de sauver des vies, malgré les conneries de ces privilégiés aux égos démesurés.

Le jour précédent, samedi, on avait pu constater un aperçu de ce qui s’en venait et de l’égoïsme de ces enfants-rois dans différents parcs du Plateau Mont-Royal, alors que plusieurs, semblant se croire dans une jungle, s’entassaient dans des rassemblements de foule sans masques ni distanciation sociale pour pouvoir déclamer leurs cris de « Liberté ! », sans se soucier des milliers de patients covidiens, auxquels s’ajoutent tous ceux avec des maladies graves ou ayant besoin d’opérations chirurgicales mais qui n’ont pas accès à ces soins, faute de place dans un système de Santé surchargé dont les travailleurs, épuisés physiquement et mentalement, ne bénéficient pas, eux, de cette liberté dont profitent ces chiâleux.

En effet, dans leur individualisme victimaire, ces apôtres du je, me, moi qui souhaitent à grands cris une «totale liberté» oublient hypocritement qu’ils ne sont pourtant pas en « prison » toute la journée, que le couvre-feu d’ici est bien moins restreignant qu’ailleurs, que les mesures d’aide financière ont été parmi les plus généreuses au monde, et que les mesures de confinement, combinées à la vaccination, ont fait leurs preuves, ayant notamment enfin diminué l’hécatombe chez les personnes âgées.

En corollaire, ce nouvel incident majeur remet sur la sellette la question de la sécurité des lieux publics, qui est d’une grande lacune à Montréal depuis plusieurs années. Dans cette dernière occurrence, encore une fois la police était mal préparée pour les débordements, avec peu de policiers disponibles au front, en plus que ceux-ci aient des directives trop conciliantes envers les éléments les plus perturbateurs, un état de fait souligné par les policiers eux-mêmes et dont nous avions fait mention dans un précédent article. Sachant cela, les casseurs qui se mêlent de chaque manifestation, ont beau jeu.

En analysant froidement les faits, on réalise que le Vieux-Montréal n’est qu’un épisode parmi d’autres sur le manque de protection des citoyens et des commerçants. Pourtant, le Quartier historique dans sa configuration actuelle en quadrilatère ne devrait pas être si difficile à contrôler, il faut simplement encercler la zone par de la Commune, Notre-Dame, McGill et Berri. Pour ce faire cependant, il faut impérativement avoir plus de policiers sur le terrain plutôt que dans les officines des postes de police.

Or, Valérie Plante, occupée depuis des semaines à tenter de galvaniser ses membres pour le prochain scrutin électoral, se contente de survoler la problématique depuis plusieurs années. En fait, la Mairesse de Montréal s’efforce même plutôt de dévier le débat vers un sujet tout autre en proposant de désamer certains policiers, une manière plutôt démagogique et biaisée d’essayer de se calquer sur l’actualité américaine, alors que la réalité sociale québécoise n’a absolument rien à voir avec celle des villes de l’Oncle Sam.

Madame Plante et son parti doivent s’activer à protéger réellement les citoyens – résidents et marchands – de Montréal, et sécuriser les parcs et lieux publics, en durcissant le ton et se décider finalement à imposer de réelles pénalités, pouvant même aller jusqu’à la prison pour les bandits de ruelle qui n’ont comme arguments que la violence et l’anarchie.