Éloi Fournier, Journaldesvoisins.com, Ahuntsic-Cartiereville, le 26 février 2021
La consultation publique en ligne menée récemment par Hydro-Québec concernant la suite des travaux quant à la solidification des berges pour le barrage Simon-Sicard aura duré quatre semaines. La société d’état a reçu beaucoup de commentaires au sujet des travaux à venir sur les bords de la rivière des Prairies relativement à ce barrage dans Ahuntsic-Cartierville.
Tout d’abord, Hydro-Québec avait travaillé de concert avec une table de travail pendant plusieurs mois, en amont.
Des citoyens habitant le secteur touché par les travaux, des responsables de l’arrondissement, ainsi que divers organismes ont pu faire valoir leurs points de vue quant aux travaux de réfection des berges du barrage Simon-Sicard.
« Hydro-Québec est tout à fait à l’aise avec les recommandations de la table, selon Jonathan Laporte, conseiller relations avec le milieu chez Hydro-Québec. Il est possible pour nous d’élargir l’enrochement, mais il faudra voir avec les riverains quel aménagement leur convient le mieux », a-t-il ajouté.
Insatisfaction-comité
Toutefois, plusieurs citoyens demeurent insatisfaits et la consultation publique leur a permis de s’exprimer.
Rappelons qu’un comité de citoyens d’Ahuntsic-Cartierville s’était formé en décembre dernier afin de demander un meilleur aménagement sur le bord de la rivière des Prairies. Pour la première phase des travaux, Hydro-Québec avait dû demander l’autorisation du ministère de l’Environnement afin de se soustraire à la procédure environnementale, la raison étant le danger posé par le mur.
Ce comité de citoyens a d’ailleurs déposé un mémoire à l’occasion de la consultation publique d’Hydro-Québec.
« Il faut considérer que les travaux de l’Hydro-Québec modifient fortement l’environnement de ce secteur du Sault-au-Récollet par plusieurs minéralisations sans grand souci de bien végétaliser. Il importe que l’Hydro-Québec tienne compte qu’elle œuvre dans un paysage patrimonial significatif et fasse des efforts particuliers pour sa préservation », soutient notamment le groupe.
Selon M. Laporte, une rencontre virtuelle de plus de deux heures a eu lieu entre Hydro-Québec et le Comité de citoyens pour l’aménagement de la Promenade-du-Sault.
MEAC-position
D’autres organismes sont inquiétés par les travaux d’enrochement qui sont à venir.
Le groupe Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC) a notamment fait part d’une résolution sur le sujet afin de soutenir les recommandations de la table de travail pour l’aménagement de la rive en amont du barrage Simon-Sicard.
Jacques Lebleu, du MEAC, dit souhaiter voir une concertation des diverses administrations afin de concilier les travaux nécessaires que doit réaliser Hydro-Québec avec les impératifs environnementaux et les aspirations de la population de l’agglomération montréalaise.
Pour la première phase, Hydro-Québec se devait d’agir rapidement afin de respecter la Loi sur la sécurité des barrages. Or, pour la seconde phase des travaux, Jonathan Laporte garantit que toutes les mesures seront prises pour assurer la satisfaction des riverains.
Fondation Rivières-commentaires
La Fondation Rivières a aussi fait part de ses commentaires à la société d’État. En entrevue avec le JDV, le président de la Fondation Rivières, Alain Saladzius, a dit souhaiter voir davantage de transparence de la part d’Hydro-Québec concernant la zone enrochée.
« J’ai regardé les plans préparés par Hydro-Québec et je crois qu’il n’est pas nécessaire d’empiéter autant dans la rivière. On demande à Hydro-Québec de justifier un empiétement aussi large. »
M. Saladzius, qui est ingénieur civil de formation, soutient également, tout comme le MEAC, que la berge doit être renaturalisée après les travaux.
La Fondation Rivières s’inquiète également de l’enjeu du confinement des matières en suspension dans l’eau pendant les travaux, selon le président de l’organisme.
Les suites…
Beaucoup de choses restent tout de même à régler dans ce dossier.
Hydro-Québec prévoit présenter les différents concepts d’aménagement au cours des prochains mois. Le BAPE émettra également une recommandation au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Le Ministère va aussi mener une analyse environnementale du projet.