Doutes…

André Mathieu, Le reflet du canton de Lingwick, février-mars 2021

 

Doutes ou certitudes (COVID-19)

On peut voir de deux façons les mesures sanitaires adoptées par nos gouvernements. On peut douter ou être en accord avec la pertinence des moyens adoptés pour diminuer la transmission du virus. On peut aussi se questionner sur la facilité de nos premiers ministres (Canada et Québec) à coopérer et même sur leur désir de synchroniser leurs actions en ce sens. Ce n’est assurément pas le bon moment d’alimenter une querelle avec M. Trudeau. Les enjeux de cette pandémie sont plus importants que la politicaillerie, M. Legault.

Couvre-feu

Le couvre-feu que nous avons accepté ne se fonde sur aucune directive de la Santé publique. C’est un essai et M. Legault pourrait reconduire ce couvre-feu après le 8 février. Il a décidé que cette mesure a donné des résultats. On peut en douter. Le couvre-feu a fait un mort, l’itinérant de Montréal. L’Ontario a exempté les itinérants de respecter le couvre-feu, mais au Québec, c’était impossible : le travail policier aurait été trop compliqué, des gens ordinaires se feraient passer pour itinérants. Les gens les plus vulnérables de notre société n’ont pas de domicile, sont souvent aux prises avec des problèmes d’alcool, de drogue, de santé mentale et judiciarisés. Une vie a été perdue, M. Legault, et n’était-il pas possible de protéger les plus faibles?

 

Voyages

Les voyages à l’étranger sont dans la mire des premiers ministres. Il est facile de critiquer ceux qui ont osé sortir du pays. Je doute que l’interdiction de voyager ait été proclamée, ni au fédéral ni au provincial. C’est facile de faire des boucs-émissaires de ces voyageurs. Par nécessité, on peut comprendre les voyages; par plaisir, on ne peut approuver les voyages au sud. Mais, l’interdiction formelle n’était pas en force. Même si les compagnies aériennes en ont profité, assez peu en fait, les autorités ne désapprouvaient pas.

Maintenant, il y a interruption des vols pour le sud. Beaucoup sont coincés pour revenir, les tests de dépistage avant le départ et à l’arrivée au pays sont acceptés par tous. Le problème, M. Trudeau, c’est l’isolement de trois jours à l’arrivée, en hôtel et avec tarif de 2000 $. Par personne ou pour le couple, ce tarif? Voulez-vous punir les voyageurs qui n’ont pas enfreint la loi ou donner la chance au milieu hôtelier de faire des affaires? Une amende pour pénaliser le non-respect d’une loi qui n’existait pas? Douter n’est pas accuser, questionner est normal, les explications fournies n’ont pas dissipé mes doutes. Les contaminations au virus par les voyageurs sont de moins de 2 %. Par contre, les variants du virus peuvent arriver par les voyageurs.

 

Chiffres

Quelques chiffres maintenant : la transmission du virus en milieu de travail, c’est 40 % du total, dans les soins de la santé, 33 % et dans le milieu scolaire, 12 %. Dans les rencontres familiales et partys de jeunes gens, dans les lieux de culte, on ne chiffre pas. Pourtant, M. Legault nous a dit que c’est dans les familles que c’est le plus facile de transmettre le virus.

Écoles

Dans les écoles, l’aération est déficiente. On l’a affirmé et c’est long d’arriver à une solution; procédurite administrative, peut-être? Des parents, soucieux de la qualité de l’air respiré par leurs enfants, se sont cotisés pour acheter des purificateurs d’air. C’est simple et pas cher, mais il est interdit de brancher les appareils, sous peine de sanctions. À quand les autorisations? Ce sont des appareils approuvés avec les plus hauts standards dans l’industrie. On doute encore, mais de la raisonnable bonne foi des décideurs.

 

Questionner

Finalement, on peut questionner l’interdiction d’accès aux milieux de soins pour les médias, les journalistes. Ce droit public est refusé par Dr Arruda. Sans brimer les droits individuels, nous pourrions tous en savoir un peu plus des conditions vécues par le personnel soignant et les malades. Nous pourrions comprendre le sens profond du terme « ange-gardien » si souvent utilisé le printemps dernier, M. Legault.

Avons-nous la certitude que tout se passe bien, que tout va bien aller, ou pouvons-nous douter encore?