Aucun changement à l’intersection du chemin des Hauteurs et 117

Antoine-Michel LeDoux, Le Sentier, Saint-Hippolyte, décembre 2020

 

Bruno Laroche déçu,

C’est la décision prise par les autorités régionales du MTQ 1, devant les demandes reçues, les consultations faites et qui ont été présentées dans les conclusions d’un rapport, au début novembre.

Bruno Laroche, maire de Saint-Hippolyte et aussi préfet de la MRC, attendait depuis longtemps des décisions favorables aux demandes faites pour ce secteur, était très déçu. « Selon eux, ce n’est pas un secteur accidentogène, a-t-il déclaré à la sortie de cette rencontre au journal Le Nord 2, et cela « même si les voitures attendent sur l’accotement de la chaussée jusqu’à la prison de Saint-Jérôme! », a-t-il ajouté.

 

Densité accrue et attente prolongée

Pourtant les études montrent que plus de 13 000 usagers, majoritairement hippolytois, empruntent quotidiennement le chemin des Hauteurs dans leur aller-retour pour le travail et que l’intersection du chemin des Hauteurs et de la 117 est fortement problématique pour eux. Ainsi, depuis quelques années plusieurs d’entre eux ont même changé leur heure de départ et de retour devant composer avec des attentes tout au long du parcours jusqu’à cette intersection. Rappelons que le chemin des Hauteurs est le seul axe routier à voie rapide qui dessert le territoire hippolytois. Aux usagers de cette municipalité s’ajoutent quotidiennement ceux de Sainte-Sophie habitant le secteur ouest de ce territoire. Pour eux aussi et ils sont de plus en plus nombreux, le chemin des Hauteurs est la route qu’ils privilégient pour avoir accès au grand circuit routier métropolitain.

 

Succession problématique de feux de circulation à Lafontaine

Le matin, la traversée du secteur Lafontaine, principalement au moment de la traversée de deux feux de circulation présents, est une des causes importantes de ce ralentissement. Durant les heures scolaires, le feu de circulation devant l’école Sacré-Cœur repousse l’attente parfois sur plus d’un kilomètre devant les installations de la ferme Forget. De plus, seulement quelques mètres plus loin, un deuxième feu de circulation installé pour les usagers de la piste cyclable densifie l’attente dans cette portion de route qui dessert également les résidents des 114e et 115e Avenues de ce secteur.

Ces feux, faute d’espace aménagé sur la chaussée pour attendre d’y accéder, bloquent ainsi la file d’attente. Il n’est donc pas rare d’assister à ces endroits à des manœuvres de dépassement potentiellement dangereuses de la part des usagers du chemin des Hauteurs, impatients de cette densification.

 

Carrefour potentiellement dangereux

Mais, même une fois traversés ces deux obstacles, les automobilistes ne sont pas au bout de leur peine. À peine quelques mètres plus loin, ils sont confrontés à l’attente au feu de circulation à l’intersection de la route 117. Si le matin, ceux qui se dirigent vers l’autoroute des Laurentides via la 117 nord peuvent profiter d’un virage à droite permis au feu rouge, il en est autrement pour le retour du soir. Plus d’un automobiliste en témoignent : « C’est l’enfer! » s’expriment avec émotion plusieurs d’entre eux. « On met parfois plus de temps à parcourir la distance entre l’autoroute 50 et le chemin des Hauteurs (+10 km) que celle entre Laval et Saint-Jérôme qui représente plus du triple de kilomètres parcourus (+34 km) ».

1 Ministère des Transports du Québec

2 Luc Robert, Unissons nos départements de génie pour aboutir à une solution, Le Nord, 4 novembre 2020, p.14.

 

Scénarios anciens de désengorgement écartés

« Il faut continuer à chercher d’autres solutions », Bruno Laroche

« Je ne vois pas le jour du début des travaux de désengorgement », a conclu Bruno Laroche à sa sortie de la rencontre avec la direction du ministère des Transports du Québec (MTQ Laurentides). S’adressant aux journalistes présents, 1 Bruno Laroche, maire de Saint-Hippolyte et d’autres représentants municipaux dont Paul Germain, maire de Prévost, ont brossé un portrait des scénarios anciens, mais aujourd’hui impossibles à réaliser.

 

Parmi ceux-ci, rappelons les scénarios suivants :

1. « Du côté nord, depuis des lunes, a souligné Bruno Laroche, un projet existait qui consistait à ajouter une sortie à la 15 Nord, à la Porte du Nord, où quatre voies asphaltées abandonnées mènent déjà jusqu’à la Rivière-du-Nord. Or, un pont au-dessus du cours d’eau n’a jamais vu le jour, pas plus qu’un tronçon reliant la 117 et la 333, via Prévost ». « Cette opportunité pour passer par le boulevard des Clos Prévostois est aujourd’hui fermée, a précisé Paul Germain, maire de Prévost, ce secteur est devenu un quartier résidentiel »;

2.  du côté sud, là où se terminait autrefois l’autoroute des Laurentides, une bretelle aurait pu être ajoutée au viaduc Lafontaine existant. Il aurait rejoint la 116e Avenue (La Caravelle) et par la suite le chemin des Hauteurs. Cet aménagement demandait l’établissement d’un carrefour giratoire (ancien emplacement de l’hôtel Pigalle), le déplacement de la piste cyclable et la construction d’une passerelle piétonnière;

3. du côté est, un tronçon a aussi été envisagé en passant par les terres de feu-Paul-André Forget. Aujourd’hui ce sont ses fils qui exploitent cette ferme laitière. Mais actuellement, ce scénario aurait également sa part d’embûches, car il se terminerait dans le secteur d’une bleuetière, très populaire de la 333.

 

Volonté politique nécessaire

Étonné que la direction de la MTQ-Laurentides n’ait pas donné suite à la demande de réaménagement du carrefour 117 et chemin des Hauteurs, tout semble que c’est du côté politique que viendra la solution. « Bruno Laroche qui travaille sur ce dossier depuis 2010 constate qu’il lui faudra sans doute passer par une volonté politique des représentants municipaux, rapporte Mychel Lapointe d’Infos-Laurentides. 2 On m’a dit que ça va prendre une lettre d’appui des deux autres villes (Saint-Jérôme et Sainte-Sophie) en plus d’une résolution de la MRC de la Rivière-du-Nord ». Rappelons que cette démarche de réaménagement a aussi le soutien de Youri (Chassin, député de Saint-Jérôme) et de Marguerite (Blais, députée de Prévost).

 

1 dont Luc Robert, Le Nord, qui rapporte leurs commentaires dans son article, Unissons nos départements de génie pour aboutir à une solution, du 4 novembre 2020, p.14

2 Mychel Lapointe : Bruno Laroche souhaite des actions concrètes, Infos-Laurentides, 4 novembre 2020, p. 5.

 

Témoignage partagé

« Le problème est surtout en fin d’après-midi et au début de la soirée. Durant cette période de pointe, j’attends facilement de 20 à 30 minutes de la 15 jusqu’à la 333. Et avec les autobus, je dois attendre deux ou trois lumières sans pouvoir avancer. »

Francis Proulx, résident de Sainte-Sophie.