Michel Jodoin, passionné de voitures depuis l’enfance

Danielle Goyette, L’Écho de Compton, novembre 2020

Michel Jodoin est un collectionneur de voitures  anciennes.  Non  pas  qu’il  en  possède  une  large  collection,  mais  il  lit  tout  sur  le  sujet,  possède  plus  de  5  000  magazines  de  voitures anciennes et de calendriers imagés de voitures, il est membre de six clubs automobiles et représentant régional pour l’Estrie du VAQ, Voitures anciennes du Québec.

 

De Montréal à Compton

Michel a grandi à Montréal dans une famille de cinq garçons et deux filles. « Quand j’étais petit, nous habitions la rue Fabre, à quelques maisons de chez Michel Tremblay et j’adorais ce coin. Dans la cour en terre derrière la maison, j’avais mon terrain de jeu officiel et plusieurs petites voitures. Les bâtons de Popsicle délimitaient la largeur réglementaire de la route. J’avais installé une maison dans les racines du seul gros arbre de la rue où j’avais disposé  mon  petit  garage!  À  quatre  ans,  j’étais déjà capable d’identifier les voitures de nos voisins et ça faisait rire ma mère. Je me souviens encore à quel point j’avais été  impressionné  quand mon oncle était   arrivé   un   jour   avec   une   Chevrolet  1957  flambant  neuve!  J’arrivais  à  peine  à  la  hauteur  des  roues!»

 

La  passion  des  Hudson

En  1962,  le  père  de Michel achète une Hudson 1951 bourgogne décapotable. «  J’étais pas mal fier d’aller me promener en famille dans cette belle voiture. C’est de là que m’est venue la passion pour les Hudson !  »Pas  étonnant  que  Michel  soit  si  fier  aujourd’hui  d’en  posséder  une  totalement  remise à neuf par le précédent propriétaire. Cette autre passion lui a aussi été transmise par  son  père  avec  qui  il  a  passé  des  heures  dans le garage. « Mon père était un excellent mécano. Je pouvais rester à le regarder travailler, mais je ne pouvais malheureusement pas toucher à quoi que ce soit. Il m’a appris beaucoup  de  choses.  Je  me  souviens  que  j’aimais aller avec lui regarder les autos dans les cours à scrap ! Je regardais les pages d’annonces  de  voitures  dans  le  Montréal  Matinpour essayer de trouver la plus vieille !»

 

Une première voiture

Adolescent,    Michel    envie  les  plus  vieux  qui  conduisent   de   belles   voitures.  «  Les  jeunes,  on rêvait d’avoir 18 ans pour  avoir  un  char!  En  attendant, on se promenait  avec  les  plus  vieux.  Un  de  nos  voisins  nous  emmenait dans son gros Buick  1958  vert.  On  embarquait  six  là-dedans!  Le  plus  fier  était  celui qui avait la chance de  s’asseoir  en  avant  et  de s’appuyer le bras sur la porte pour saluer le monde. »En 1971, Michel s’achète sa première voiture d’occasion à 100 $. «  C’était  une  Buick  1960…J’avais enfin 18 ans ! Hey, dans  le  temps,  avoir  une  voiture,  c’était  quelque  chose  d’important  !  Les  filles te regardaient autrement ! Tes chums étaient admiratifs   !   En   1974,   j’ai aussi acheté aux États-Unis une superbe Oldsmobile  1942  extrêmement  rare,  car  la  production  s’était  arrêtée  jusqu’en  1946  à  cause de la guerre. »

 

Sa Hudson, sa préférée

D’année en année, Michel va continuer de faire ventes et achats de voitures anciennes. En  1976,  il  va  s’acheter  une  Pontiac  1958  puis…  il  va  se  marier  et  avoir  des  enfants!  Ses  préoccupations  seront  tout  autres  pour  quelques années.

En 1993, il achètera aussi une Willys 1962, l’ancêtre des JEEPS. Au fil des ans, Michel n’a pas conservé toutes les voitures qu’il a achetées. « Je n’en ai pas acheté tant que ça, car je m’attache et je les garde longtemps.  Mais  ma  voiture  préférée  demeure ma Hudson 1953 que j’ai depuis 2016. Elle est de mon année de naissance ! »

En  2005,  à  sa  retraite  de  la  Société  de  transport  de  Montréal,  Michel  a  déménagé  à  Compton  parce  que  sa  blonde  de  l’époque  habitait  ici.  Il  a  adopté  l’endroit  depuis.  Michel  aurait aimé être historien d’automobiles. Il est toujours aussi fasciné par l’évolution  et  l’histoire  des  quelque  1000  marques de voitures qui ont existé.

Alors, si vous le rencontrez un jour, ne vous gênez pas, faites-le jaser, vous verrez, il vous parlera  de  sa  passion…  avec  certainement  autant d’étoiles dans les yeux que l’ado qu’il était quand il montait si fièrement à bord de la belle Hudson de son papa !