Avec la pandémie, le marché fait face à de nouveaux défis, mais la demande est bien présente, tant locale qu’à l’exportation.

Production d’arbres de Noël : La demande est là malgré la pandémie

Fay Poirier, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 11 novembre 2020

L’hiver est à nos portes et les  producteurs  d’arbres  de Noël s’activent pour fournir  à  la  demande.  Avec  la  pandémie, le marché fait face à de nouveaux défis, mais la demande  est  bien  présente,  tant locale, qu’à l’exportation.

 

Une main-d’œuvre difficile à trouver

Là  où  la  COVID  affecte  le  plus,  c’est  au  niveau  de  la  main-d’œuvre.  «  Ça  nous  affecte  dans  le  sens  qu’on  ne peut pas répondre à la demande. On ne peut pas avoir la  main-d’œuvre  »,  explique  Linda Labrecque, copropriétaire de la Compagnie d’arbre Downey. Charles Vaillancourt, président  de  l’Association  des  producteurs  d’arbres  de  Noël  du  Québec  (APANQ),  affirme avoir lui aussi eu la crainte  de  ne  pas  avoir  les  employés nécessaires. « Il ne faut pas oublier que oui, on a la récolte aux mois d’octobre, novembre et décembre, mais on  a  beaucoup  d’entretien  à  faire durant l’été », exprime-t-il. Plusieurs producteurs de la région n’ont pas pu accueillir  les  travailleurs  étrangers  à  temps,  ce  qui  a  rendu  la  tâche plus difficile pour certains.  Les  mesures  sanitaires  concernant les nouveaux arrivants n’ont pas aidé non plus. Les employés sont arrivés au compte-goutte  et  plus  tard  que prévu. « Finalement, on a réussi à avoir plusieurs transferts  d’autres  fermes  »,  explique  Charles  Vaillancourt.  Cela s’explique par le fait que les travailleurs étrangers voulaient  prolonger  leur  séjour.  Au final, les employés nécessaires sont tous présents, mais puisqu’ils  sont  arrivés  plus  tard  que  prévu,  les  producteurs ont eu un « rush ». Pour Benoit  Labbé,  de  Plantation  Benoit  Labbé,  la  moitié  de  sa main-d’œuvre est locale et l’autre  sont  des  travailleurs  étrangers.

 

Un marché local et international

Selon  l’APANQ,  les  clients  d’Amérique  centrale  ont réduit le nombre d’arbres achetés  au  fur  et  à  mesure  de  l’évolution  de  la  crise  et  des  conséquences  importantes  sur  leur  économie.  Le  Panama,  l’un  des  plus  gros  importateurs,  a  annulé  plusieurs  conteneurs  après  que  le gouvernement ait décidé de restreindre  la  vente  d’arbres  naturels  dans  les  magasins  établis  puisqu’il  craint  que  les vendeurs de rue ne soient pas  très  prudents  dans  la  gestion  du  virus.  De  ce  fait,  l’APANQ  croit  qu’il  sera  expédié  entre  20  %  à  25  %  de  conteneurs  réfrigérés  en  moins  qu’en  2019.  À  moins  d’un  changement  au  niveau  des  États-Unis,  l’association  estime  que  les  producteurs  auront une demande accrue de la part de nos voisins du Sud. «   Avec la pandémie, nous ne prévoyons  pas  de  baisse  de  demande  dans  l’exportation.  Au  contraire,  la  demande  est  en  hausse  »,  affirme  M. Labbé. Si les producteurs sont confiants pour la vente à  l’international,  ils  doivent  aussi considérer le commerce local.  «  On  va  vendre  à  plusieurs  centres  jardins  et  à  des  îlots  de  détail  devant  les  gros centres commerciaux et d’autres endroits où c’est plus difficile d’avoir les permis de ventes  que  l’année  passée,  dû  à  la  COVID  »,  explique  M. Vaillancourt.

En  35  ans  de  métier,  Mme  Labrecque  affirme  n’avoir jamais connu de situation  semblable.  Le  président  de  l’APANQ,  de  son  côté,  explique  que  du  niveau  de  la  main-d’œuvre,  c’est  une  première,  mais  pas  pour  les  ventes.  «  Quand  il  y  a  une  grosse récession, la demande d’arbres  est  excellente.  Les  gens  ne  vont  pas  voyager,  ne  vont  pas  dépenser  dans  certaines choses, mais ils vont toujours  s’assurer  d’avoir  un  bel  arbre  de  Noël  pour  suivre  la  tradition.  »  Selon  lui, puisqu’il y aura moins de grandes  réunions  de  famille  et  moins  de  déplacements,  les  gens  vont  miser  sur  la  décoration de leur foyer. « Ils restent  plus  à  la  maison  et  les  ventes  d’arbres  vont  être  encore  meilleures  selon  nos  attentes », ajoute-t-il.

 

Autocueillette

Les  citoyens  désirant  cueillir eux-mêmes leur arbre de  Noël  pourront  le  faire  aussi  cette  année.  «  Tout  est  fonctionnel  encore.  Il  va  y  avoir  des  centres  d’auto-cueillette ouverts », affirme M.  Vaillancourt.  Un  document de la santé publique a été remis  aux  producteurs  avec  toutes les procédures gouvernementales à respecter. Selon le président de l’APANQ, les clients  devront  toutefois  se  montrer  patients  puisqu’il  risque  d’y  avoir  un  peu  plus  d’attente  qu’à  l’habitude  en  raison  de  la  distanciation  sociale.

http://journalhautsaintfrancois.com/2020/11/09/production-darbres-de-noel-la-demande-est-la-malgre-la-pandemie/