Des citoyens égoïstes

Vincent Di Candido, Échos Montréal, octobre 2020

Des  petits  groupes  de  récalcitrants  se  croient  autorisés  à  défier  toutes  ordonnances   et   recommandations   incitant  fortement  le  port  du  masque  et  la  distanciation. Chacun trouve sa raison pour justifier son manque de civisme et de solidarité envers les plus faibles de la société, les personnes du 3e âge, et les membres surchargés de travail du réseau de santé.

Ainsi,  plusieurs  ont  décidé  de  ne  plus  tenir  compte  des  dangers  réels  et  concrets  d’éclosions  causées  par  des  rassemblements comme les mariages parcs, les partys privés, les festivités de groupe en plein air dans les parcs sans la moindre  distanciation  sociale  ou  les  manifestations  non  masquées.  Comme  prétexte  fallacieux,  on  se  justifie  en  accusant le gouvernement pour son incohérence occasionnelle,  comme  si  certaines  erreurs  laissaient  libre  cours  à  un laisser-aller total et comme si ce dernier avait toutes les connaissances infuses à propos de cette pandémie unique et inconnue qui a frappé le monde entier.

Cette attitude égoïste et d’abus social est d’autant plus fâchante que le Gouvernement Québécois a toujours fait preuve de patience et de retenue envers les récalcitrants contrevenants, tout en s’affairant à laisser le maximum de liberté la population, choisissant ainsi de croire à la coopération responsable et à la conscience sociale de tous.

Résultat: plutôt que d’agir avec respect des autres et altruisme envers leur prochain, les anti-masques et autres égoïstes pandémiques ont choisi d’abuser de la confiance du  Gouvernement,  avec  comme  conséquence  une  inquiétante  2e  vague  et,  déjà,  alors  que  nous  sommes  à  peine en Octobre, une recrudescence massive des cas de contamination et une nouvelle surcharge critique du réseau de la Santé.

La transmission de la maladie est d’autant plus nuisible que, à cause de ces fanatiques égocentrés et autres colporteurs de fausses nouvelles, des  malades  qui  souffrent  de  conditions  sérieuses mais autres que la Covid ne peuvent se faire opérer, faute de place dans les hôpitaux les laissant dans une angoisse permanente, et diminuant même souvent leur chances pronostiques de guérison en raison des délais encourus. Mais de tout cela, les fanatiques anti-mesures sanitaires n’ont  en  apparemment  pas  cure.  Tout  ce  qui  semble  important pour ces égocentrés, c’est de faire des « steppettes en gang », ou célébrer des partys, comme a été le cas dernièrement au pied du Mont Royal, sans masques ni distanciation.

En  cela,  une  des  rares  critiques  que  l’on  pourrait  concrètement  adresser  à  un  Gouvernement  Caquiste  qui a travaillé très fort et consciencieusement  afin de protéger  la  population,  c’est  de  n’avoir  que  trop  tardé  pour imposer de fortes amendes à ces enfants gâtés qui n’ont que le mot Libaaarté ! dans la bouche, se croyant seuls au monde, mais tout en profitant  bien  sûr  des  bienfaits  que  la  société  leur  procure,  y  compris  que  l’assistance  financière  généreuse  du  gouvernement,  et  l’aide  de  ce  même  système  médical qu’ils contribuent à surtaxer de travail.

Mais à bien y réfléchir : peut-être n’abordons-nous pas les choses  de  la  bonne  façon  ?  Peut-être  devrions-nous  avoir  un mode de pensée plus médiéval et –  pourquoi pas – permettre à ces marginaux de s’isoler sans mesure sanitaire, à condition de signer une entente en bonne et due forme dans laquelle ils s’engageraient à ne pas congestionner de leur présence le système de santé, peu importe les conséquences de leur idiotie. Après tout, le Québec ne manque pas de forêts et de régions isolées où ils pourront vivre à leur guise en marge de la société, construire leurs cabanes et se créer leur imaginaire dans la libaaarté ! la plus totale, avec comme  compagnon  une  Covid-19  maison  qu’ils  garderont précieusement parmi eux, affranchis de l’esclavage du reste des moutons de la population.