Monument aux travailleurs disparus

Éric Cyr, Le trait d’union du Nord, Fermont, le 5 octobre 2020

Un mémorial a été érigé par le Syndicat des Métallos en hommage aux travailleurs miniers de la section locale 5778 décédés dans le cadre de leurs fonctions à côté du columbarium à Fermont, et dont le dévoilement a été fait le 22 septembre dernier, devant une foule d’une soixantaine de personnes incluant des représentants des familles de certaines de ces victimes ayant malheureusement perdu la vie. Ce témoignage de respect coïncide avec le 60e anniversaire de cette cellule syndicale de Gagnon, Fire Lake et Fermont.

La présidente des membres de cette unité, Karine Sénéchal, a prononcé un discours émouvant lors de la cérémonie officielle à côté de la structure de granit surplombée d’un casque de mineur qui est située aux abords de la municipalité nordique. « Ce monument est bien en vue et les familles pourront s’y recueillir. Elle constitue aussi un rappel de l’importance de la prévention des accidents et de la nécessité de faire preuve de prudence dans leur milieu de travail pour les travailleurs qui l’apercevront en partant pour les mines. » Par la suite, la représentante à la prévention, Nadine Joncas, a lu avec grande émotion une lettre rédigée par la fille d’un de ces travailleurs disparus, Noémie Lebel, qui avait seulement 6 mois quand elle a perdu son père, Steve Lebel, il y a trente ans.

Le coordonnateur régional des Métallos, Nicolas Lapierre, était sur place pour l’occasion. Après avoir salué l’auditoire et particulièrement les familles endeuillées qui ont perdu un être cher, le syndicaliste a rappelé l’importance d’un réel paritarisme en santé et en sécurité. « Le Syndicat des Métallos souffre et comprend votre douleur. Nous sommes ici afin qu’on se souvienne des travailleurs et travailleuses qui ont perdu la vie chez nous, dans nos milieux de travail et de l’apport qu’ils ont eu. Nous avons un devoir de mémoire afin que d’autres drames soient évités. Il y a eu beaucoup d’améliorations en santé et en sécurité, mais il reste beaucoup à faire. Le paritarisme doit exister dans tous les milieux de travail et doit être au centre de nos actions. C’est une bataille quotidienne qui exige de la détermination et de la ténacité. La santé et la sécurité doivent être des valeurs qui se sentent, que l’on estime, qui se vivent et qui font partie d’une véritable culture d’entreprise afin qu’elle rejaillisse sur l’ensemble du personnel. »

 

Afin de ne jamais oublier…

On peut lire ces mots gravés dans la pierre sur le devant de l’imposante structure : « Mémorial en hommage aux travailleurs décédés. Le temps qui adoucit la peine n’efface pas le souvenir. Afin de ne jamais oublier nos collègues décédés au travail, ce mémorial leur rend hommage pour ce qu’ils ont accompli et d’y avoir laissé leur vie. Nous nous souviendrons de vous à jamais! » Un peu plus bas est inscrit : un père, un conjoint, un fils, un frère, un oncle, un ami, un collègue ainsi que les années où au moins un drame est survenu dans l’une des trois mines de fer du Lac Jeannine, de Fire Lake et du Mont-Wright : 1961, 1962, 1964, 1969, 1972, 1973, 1974 (Jean-Noël Savard), 1976, 1978, 1979, 1988, 1989 (Jacques Dancause), 1990 (Steve Lebel), 1997 (Hubert Sirois), 1999 (René Huest) et 2019 (Vincent Bigonesse).

Pour cette commémoration, des lampions avaient été déposés sur le monument et des photos de disparus étaient aussi mises en évidence.

Comme ces tragédies se sont produites dans deux municipalités, soit la défunte ville de Gagnon et Fermont, et s’échelonnent sur plus d’un demi-siècle, les recherches se poursuivent afin de répertorier les travailleurs manquants qui ont péri sur leur lieu de travail dont plusieurs demeurent inconnus pour l’instant. Le Syndicat des Métallos vous invite à le contacter si vous en connaissez.

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