L’avion de la GRC qui dérange et suscite la curiosité (Photo : Courtoisie de Jean-François Dubois)

Une opération aérienne de la GRC qui intrigue… et dérange

Simon Van Vilet, Journaldesvoisins.com, Ahuntsic-Cartierville, le 18 septembre 2020

Intrigué par la présence d’un avion qui survole régulièrement Cartierville et Ahuntsic en boucle depuis le mois de mars — et irrité par le bruit de l’aéronef —, un lecteur du journaldesvoisins.com a cherché à comprendre la raison de ce mystérieux ballet aérien.

Plusieurs fois par mois, Jean-François Dubois avait l’impression d’entendre « un bruit de tondeuse à gazon » résonner pendant des heures et des heures. Quelle n’a pas été sa surprise de constater que le bruit n’était pas l’œuvre d’un voisin zélé, mais plutôt qu’il provenait « d’un petit avion qui circule en boucle au-dessus de Cartierville et Ahuntsic»?

Habitué, comme beaucoup de gens d’Ahuntsic-Cartierville à entendre les nuisances sonores aériennes, le citoyen décide de contacter Aéroports de Montréal (ADM) pour porter plainte. Il découvre alors que le mystérieux avion a déjà fait l’objet d’une «cinquantaine de plaintes », mais que celles-ci sont restées sans suite, car il s’agirait en fait d’un aéronef opéré par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

« Effectivement, on a reçu des plaintes pour des vols qui n’apparaissaient pas au système de gestion du climat sonore », fait savoir Marie-Claude Desgagnés, porte-parole pour ADM. «Pour des raisons de sécurité, on n’a pas accès aux des opérations policières, militaires ou aux vols qui sont gouvernementaux. On a contacté la GRC qui nous a confirmé que ces plaintes-là étaient liées à leurs opérations. »

Encore plus intrigué par les réponses d’ADM, Jean-François Dubois a contacté la division locale de la GRC qui lui a confirmé que l’avion appartient bel et bien à la police et qu’il soutient des opérations sur le terrain.

 

Mais quelles opérations ? Mystère !

« On ne sera pas en mesure de vous confirmer quoi que ce soit », se contente de dire le caporal Charles Poirier, porte-parole de la GRC à Montréal. « On ne peut pas divulguer nos techniques d’enquête. On ne veut pas risquer, de notre côté, de compromettre l’intégrité d’une enquête. Si un moyen comme ça est utilisé, vous vous imaginez bien les coûts engendrés par de telles opérations. »

Selon Jean-François Dubois, l’avion est présent plusieurs fois par mois, parfois pendant plusieurs heures, et effectue un vol serré autour d’un quadrilatère dans le nord-ouest de l’arrondissement qui inclut la prison de Bordeaux. « Je crois que les gens du quartier sont en droit de savoir ce qui se passe », affirme pour sa part Jean-François Dubois qui dit avoir parlé avec un agent à la division de Montréal de la GRC au moment de porter plainte officiellement à la GRC.

 

Le policier à qui il a parlé s’est fait moins avare de commentaires que le caporal Poirier. « Ils savent que cet avion est bruyant et n’est pas du tout discret», affirme le citoyen.

Selon ce que lui a confié le policier, il s’agirait d’un vieux Cesna non pressurisé qui ne peut pas voler plus haut et que la GRC espère un jour pouvoir remplacer par un avion plus récent — et moins bruyant — pour soutenir les opérations sur le terrain sans alerter tous les voisins !