Paysage menacé à Piedmont

Émilie Corbeil, Le Journal des citoyens, Prévost, le 17 septembre 2020

Le 28 août dernier, Nathalie Rochon, mairesse de Piedmont, dénonçait sur sa page Facebook ce qu’elle qualifie de « saccage ». Une coupe illégale d’arbres, d’une superficie importante, a eu lieu sur un des versants de montagne les plus visibles de la municipalité. Ce déboisement a été fait sur le terrain d’un nouveau citoyen, monsieur Benoît Dumoulin, ayant récemment acheté le chalet de Paolo Catania, évalué à plus de 2,5 millions de dollars.

 

Un « trou » dans la montagne

Selon la mairesse, de partout on voit la cicatrice laissée par une coupe à blanc dont l’aboutissant demeure inconnu. Certains mentionnent que le propriétaire souhaitait se dégager une « vue » et peut-être y construire un belvédère pour un usage privé.

Pour plusieurs citoyens, il était peu probable que Dumoulin, propriétaire d’une importante compagnie de construction, ne connaisse pas les règles très restrictives entourant la coupe d’arbres sur le territoire.

 

Aucun permis

Les arbres ont de fait été coupés sans qu’aucun permis ne soit délivré à cet effet par la Municipalité. Mme Rochon a informé le Journal qu’un permis a bien été délivré pour fins de rénovations et de terrassement, mais que les plans soumis ne mentionnaient aucunement les coupes d’arbres qui ont eu lieu.

Bien décidée à agir, elle a par ailleurs précisé au Journal que « les relations avec le propriétaire sont très difficiles ». Madame Rochon a aussi mentionné au Journal que beaucoup plus d’arbres que ce qui est visible ont été coupés, et que les amendes maximales seront imposées, en plus d’exiger un reboisement.

 

Un « bien collectif »

À Piedmont, il est strictement interdit de couper un arbre sans avoir d’abord un permis municipal pour ce faire. Et les règles entourant les permissions de coupe sont très strictes. Les arbres doivent être morts ou, alors, il doit avoir été démontré qu’ils posent une menace à la sécurité des personnes ou aux bâtiments. Aucun arbre ne peut être coupé pour des motifs esthétiques.

Mme Rochon a spécifié au Journal que cette coupe a porté atteinte au « bien collectif » des citoyens et qu’ils en sont très peinés.

 

Des amendes peu efficaces

Plusieurs citoyens sont d’avis que les amendes prévues pour la coupe d’arbres ne sont pas suffisantes pour atteindre l’objectif de décourager la coupe d’arbres et protéger nos paysages naturels

Pour certains, qui ont vue sur la montagne, c’est leur propre paysage qu’ils ont vu défiguré. Ils se posent la question à savoir où cela va bien pouvoir s’arrêter.

La saga de Sainte-Adèle en arrière-plan

Depuis 16 ans, la Ville de Sainte-Adèle est le haut lieu d’une saga judiciaire contre Marc Lupien, un citoyen fortuné. Les démarches judiciaires ayant jusqu’à maintenant coûté plus de 4 millions de dollars aux Adélois, Mme Rochon a indiqué au Journal « qu’elle y pense beaucoup (à la situation de Sainte-Adèle), et qu’il ne faut pas que ça se reproduise à Piedmont ».