Boisé-de-Saraguay, prise de vue estivale. Photo : S. Van Vliet

Bientôt de nouvelles plantations au parc-nature du Bois-de-Saraguay

Simon Van Vliet, Journaldesvoisins.com, Ahuntsic-Cartierville, le 9 septembre 2020

Une érablière de 6,5 hectares remplacera bientôt la frênaie abattue récemment dans le parc-nature du Bois-de-Saraguay.

Plus de 6000 frênes atteints par l’agrile avaient été abattus l’an dernier dans le cadre d’une stratégie d’abattage massif visant à endiguer la progression de l’insecte ravageur. Qualifiée de véritable « bombe à retardement » par le Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes, l’agrile du frêne menace des dizaines de milliers d’arbres dans la métropole.

La Ville a également profité de l’opération d’abattage de frênes pour s’attaquer au nerprun, un arbuste exotique envahissant qui avait colonisé en partie la forêt pluri-centenaire du Bois-de-Saraguay.

Tant l’annonce que les travaux d’abattage avaient soulevé des craintes et fait l’objet de critiques de la part de l’opposition.

 

Un reboisement attendu

« La plantation d’arbres était prévue depuis longtemps », souligne la présidente du Comité pour la mise en valeur du Bois-de-Saraguay, Jocelyne Leduc Gauvin. Elle explique que le Comité de suivi permanent du Bois-de-Saraguay avait travaillé à un plan de reboisement qui incluait une plantation d’arbres pour remplacer les frênes abattus.

Le plan prévoyait la plantation d’arbres d’espèces diversifiées, d’âge et de taille variés.

« C’est ce qu’ils confirment aujourd’hui », se réjouit la présidente du comité citoyen.

Ce comité bénévole travaille à la mise en valeur et à l’aménagement du parc depuis des années.

 

Selon l’annonce publiée par la Ville de Montréal le 9 septembre, la nouvelle plantation comprendra des érables à sucre, des érables argentés ainsi que des chênes à gros fruits, des tilleuls d’Amérique et des cornouillers à feuilles alternes.

Il avait aussi été question « de planter des vivaces herbacées » pour remplacer le nerprun, souligne la présidente du comité citoyen qui dit avoir hâte de voir des espèces indigènes reprendre leurs droits parmi la flore du parc.

 

Une forêt mature unique à Montréal

Inauguré en 2016, le parc-nature du Bois-de-Saraguay est une « forêt extraordinaire » à plusieurs égards, s’enthousiasme Jocelyne Leduc Gauvin. Sauvée de la destruction grâce à des mobilisations citoyennes en 1978, alors que le site de 96 hectares était visé par un projet de développement immobilier, la forêt a été déclarée site patrimonial par le gouvernement du Québec en 1981.

Il s’agit de la plus vieille forêt à Montréal, rappelle Jocelyne Leduc Gauvin qui souligne qu’on la retrouve indiquée sur des cartes datant du début du 18e siècle.

Ouvert au public depuis 2016, le parc-nature a fait l’objet d’un travail concerté de mise en valeur au sein du Comité permanent de suivi du Bois-de-Saraguay, mis sur pied par la Ville de Montréal en 2013.

Les plantations « contribueront à la bonne santé de la forêt du parc-nature du Bois-de-Saraguay » et seront faites dans le « respect de la biodiversité de ce magnifique site patrimonial », assure, par voie de communiqué, le responsable de l’habitation, de la stratégie immobilière, des Grands Parcs et du parc Jean-Drapeau, Robert Beaudry.

Les travaux de reboisement menés par Aménagements Natur’Eau-lac, un entrepreneur spécialisé en aménagement du milieu naturel et en restauration écologique, doivent avoir lieu cet automne et au printemps prochain. Avec un peu de chance, ils seront finis à temps pour la reprise des activités d’interprétation et d’animation, suspendues en raison de la pandémie de COVID-19.

La prochaine visite guidée annuelle offerte par le Comité pour la mise en valeur du Bois-de-Saraguay sera donc vraisemblablement l’occasion pour la communauté de découvrir la flore renouvelée de cette forêt vieille de plus de 300 ans !

 

Bientôt de nouvelles plantations au parc-nature du Bois-de-Saraguay