Réjean Martin, Le Bulletin des Chenaux, Sainte-Geneviève-de-Batiscan
Elle est originaire de Saint-Stanislas mais elle est maintenant établie à Saint-Tite. Elle est venue s’y installer en 2016, mettant fin à sa carrière dans le monde diplomatique.
Nicole Mongrain raconte que c’est en répondant simplement à une offre du ministère des Affaires étrangères du Canada que sa carrière a commencé. Elle a travaillé dans différents secteurs des Affaires étrangères et a secondé des ambassadeurs qui avaient à cœur de bien représenter le Canada et avec lesquels elle a beaucoup appris.
Après un bref séjour à Ottawa, elle a accepté un devoir temporaire de quatre mois à New York lors de l’Assemblée générale annuelle des Nations-Unies.
À l’été 1992, un poste lui est offert à Varsovie, en Pologne, au moment où Lech Walesa était président. La Pologne sortait alors de sa période communiste et la vie de tous les jours était fort différente de ce qu’elle avait connu jusque-là. « J’y ai éventuellement découvert une culture des plus intéressantes où la musique de Chopin est omniprésente et l’opéra très accessible. Au début de mon mandat en Pologne, j’ai eu l’occasion de voyager en Ukraine pour prêter main forte à l’ambassade du Canada à Kiev qui manquait de personnel ».
À l’été 1995, c’est Londres en Angleterre qui s’annonce pour un mandat de quatre ans, avec également des devoirs temporaires à Copenhague, au Danemark, à Genève, en Suisse, et dans différentes villes de l’Angleterre lorsque des délégations canadiennes venaient pour des rencontres internationales. « À l’été 1999, je devais rentrer au Canada. J’ai travaillé à notre Centrale à Ottawa jusqu’à l’été 2001 ».
Puis le vent de l’étranger a appelé à nouveau Nicole Mongrain. Cette fois-ci ce fut le Caire en Égypte. Vivre au Caire était au départ surprenant pour dire le moins dans cette ville de plusieurs millions d’habitants où la richesse côtoie la pauvreté de façon saisissante quelquefois.
« C’est là que j’étais lors des attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2001, qui secouèrent le monde et provoquèrent des rebondissements inattendus ».
Au cours des années 2005-2008, c’est l’ambassade du Liban qui a requis les services de Nicole Mongrain. Elle y a vécu la guerre de l’été 2006, une période unique où un sentiment d’appartenance très fort s’est développé entre les employés de l’ambassade du Canada et des autres ambassades au cours de cette expérience invraisemblable. « Le Liban est un pays magnifique avec la Méditerranée d’un côté et la montagne de l’autre, sans oublier sa cuisine méditerranéenne qui est savoureuse », commente-t-elle.
Si à son arrivée à Paris à l’été 2008, la Ville lumière n’avait pas autant de caractère que les pays de culture arabe où elle venait de passer sept ans, elle a bien vite découvert tout ce que ce mandat prévu pour quatre ans, qui est devenu cinq ans, avait de prometteur au point de vue carrière et culture.
Enfin, à Abou Dhabi, capitale des Émirats arabes unis en 2013. Nicole Mongraina travaillé à l’ambassade du Canada avec du personnel de différentes nationalités, les Émirats étant composés d’environ 85% d’étrangers qui viennent y travailler dans les nombreux chantiers de construction, entre autres, mais aussi dans une panoplie d’autres activités. Elle a eu la chance de voir naître le projet monumental du Louvre Abou Dhabi qui a ouvert ses portes en novembre 2017, fruit d’une collaboration culturelle entre la France et les Émirats.
De retour au Canada « Ma mère, Geneviève Magny, avait 100 ans et elle voulait que je sois là pour elle, dit-elle. Je me suis donc installée à Saint-Tite et suis allée la voir tous les jours. Bien qu’elle était très bien traitée au Centre d’hébergement, je faisais tout ce que je pouvais pour complémenter ses journées et y ajouter un peu plus de soleil. Elle aimait la vie et je lui serai éternellement reconnaissante pour tout ce qu’elle m’a appris. Elle est malheureusement décédée l’automne dernier à l’âge de 103 ans ».
Aujourd’hui, Nicole Mongrain garde le lien avec certains ex-collègues et amis de différents pays. Elle suit des cours et s’implique entre autres au comité de résidents du Centre d’hébergement Mgr Paquin.
Certes, une carrière particulière, singulière pour cette femme dévouée, méticuleuse, toute à sa tâche et qui nous dit avoir toujours aimé être surprise et… certainement dépaysée!