Éric Cyr, Le Trait d’union du Nord, Fermont, le 22 juin 2020
Dans le contexte actuel de crise liée à la Covid-19, une rencontre virtuelle qui regroupait des décideurs politiques de Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec s’est déroulée, le 12 juin dernier, au sujet d’une éventuelle réouverture de la frontière Québec-Labrador au Labrador Ouest par cette province et selon certaines règles précises dont les deux parties auront convenu. Aucune décision officielle n’a été prise à la suite de cet entretien, mais les participants se sont entendus pour présenter un plan adapté aux réalités propres aux citoyens des villes minières frontalières de la région sise sous le 53e parallèle.
Le document officiel demandant un déconfinement transfrontalier uniquement pour les citoyens résidents de la ville de Fermont, qui respectent certains critères stricts établis au préalable, sera préparé et soumis conjointement par le député provincial du Labrador-Ouest, le néodémocrate Jordan Brown, et la députée de Duplessis, la péquiste Lorraine Richard, au Directeur de la Santé publique de Terre-Neuve-et-Labrador qui détient le pouvoir décisionnel dans ce dossier.
En plus de ces deux députés, plusieurs intervenants politiques ont assisté à l’entretien, dont le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dwight Ball, des représentants de la Santé publique des deux provinces, le préfet de la MRC de Caniapiscau et maire de Fermont, Martin St-Laurent, le maire de Labrador City, Fabian Benoit et le maire de Wabush, Ron Barron. Les instances décisionnelles ont prévu la tenue d’une nouvelle réunion à une date ultérieure afin de préciser les orientations futures liées à la réalité géopolitique particulière des résidents du secteur et la décision quant à une réouverture ou non de la frontière par le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador.
Selon Mme Richard, de nombreuses pistes de solutions ont été envisagées et plusieurs possibilités sont étudiées pour parvenir à la réouverture. Elle parle d’une très bonne collaboration de la part des représentants de la province voisine, mais déplore le manque d’intérêt du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes (SQRC), anciennement le Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes, qui ne semble pas véritablement se préoccuper de la situation. La députée va continuer de discuter avec ses homologues du Labrador tout en tentant d’essayer d’inciter le SQRC à accélérer le processus. Cette dernière explique que Fermont n’est pas considérée une zone chaude comme certains grands centres urbains puisqu’aucun cas de Covid-19 n’y a été recensé à ce jour.
« Il faut trouver des moyens sécuritaires de permettre aux gens de circuler. »
De son côté, M. St-Laurent, qui entretient des liens constants avec ses homologues labradoriens, a bon espoir qu’une entente favorable qui conviendrait aux trois localités pourrait être conclue en tenant compte des critères du pouvoir décisionnaire comme notamment en exigeant une preuve de résidence et une déclaration que la personne n’a pas quitté la région depuis 14 jours avant de pouvoir franchir la frontière.
Le gouvernement du Québec a abandonné ses contrôles frontaliers, le 31 mai dernier, incluant celui qui avait été installé entre Fermont et le Labrador Ouest. Une autre province, le Nouveau-Brunswick, maintient aussi des contrôles à ses frontières.