Maisons des Aînés : Prévost aura la sienne

Émilie Corbeil, Le Journal des citoyens, Prévost, juin 2020

Le projet de 31 millions de dollars verra bientôt le jour, pour le plus grand bonheur de Paul Germain, maire de Prévost, et de Marguerite Blais, députée de Prévost et ministre des Aînés et des Proches Aidants. 48 places seront disponibles pour accueillir les aînés en perte d’autonomie modérée et les accompagner jusqu’à la perte d’autonomie majeure.

 

Prévost a offert le terrain

C’était, pour Mme Blais comme pour M. Germain, un argument de taille en faveur du choix qui a été fait de construire à Prévost. Tout juste derrière l’école des Falaises, le terrain cédé est selon Mme Blais parfaitement bien situé. Elle souhaite ardemment que la communauté s’accapare sa maison des aînés. La construire près des enfants lui permettra de remplir pleinement sa mission : celle d’être un réel milieu de vie. Même chose pour M. Germain, qui estime que les contacts intergénérationnels seront facilités et bénéfiques pour tout le monde.

 

Freiner l’exil forcé

La maison de Prévost permettra aux aînés en perte d’autonomie de demeurer dans leur communauté d’appartenance. Plus encore, comme toutes les maisons qui seront construites au Québec, elle leur évitera l’odieux de devoir être déplacés au moment où ils auront besoin d’un niveau de soin plus élevé.

En effet, à l’heure actuelle, le modèle force les personnes en résidences à être déménagées en CHSLD lorsque les soins requis sont trop importants. Un traumatisme qui déstabilise grandement les personnes qui souffrent souvent déjà de troubles neurocognitifs.

 

Une vraie maison

Le concept de maison des aînés est né d’une collaboration avec Philippe Voyer, docteur en gérontologie et professeur titulaire en sciences infirmières à l’Université Laval. Toutes les maisons, peu importe le nombre d’aînés qu’elles accueilleront, seront construites sur le même modèle : des blocs de 12 chambres individuelles avec salle à manger et salon communs. Chaque chambre sera équipée d’une toilette et d’une douche adaptée. Un petit appartement sera aménagé pour accueillir les proches aidants venant en visite en cas de besoin et tout le bâtiment sera climatisé.

Les chariots de lingerie et de médicaments, qui ornent actuellement les couloirs des CHSLD, seront complètement absents des maisons des aînés. Des armoires sécurisées et des garde-robes seront prévues à même la construction, qui promet d’être agréable à l’œil et lumineuse. Les espaces extérieurs seront par ailleurs agréables, sécuritaires et ouverts à la communauté.

 

Des soins bien différents

Marguerite Blais a spécifié au Journal que les soins offerts aux aînés dans les maisons seront bien différents de ce qui est connu dans les CHSLD. D’abord, « on misera sur une diminution des antipsychotiques et sur un accompagnement plus intensif afin de mobiliser l’autonomie des personnes souffrant de troubles neurocognitifs ». Évidemment, ce changement de paradigme exigera l’embauche de plus d’éducateurs spécialisés. Aussi, les aînés qui ne souffrent pas de troubles cognitifs ne seront pas hébergés sur les mêmes unités.

 

La COVID permet d’affiner les plans

L’épisode pandémique du printemps aura eu l’avantage d’aider les décideurs à peaufiner le concept. On y a ajouté un système de ventilation mécanique, un vestiaire pour chaque membre du personnel et des sas entre chaque unité. Le salon du personnel sera plus grand, afin de permettre une distanciation adéquate. Pour Marguerite Blais, ces ajustements étaient essentiels afin de prévenir qu’une situation comme celle des derniers mois ne se reproduise.

 

Maisons alternatives

En plus de maisons des aînés, le gouvernement a prévu la construction, un peu partout au Québec, de maisons alternatives sur un modèle similaire. Pour Mme Blais, il est important que les adultes ayant des besoins spécifiques puissent avoir un milieu de vie adapté à leurs besoins et à leurs intérêts.

Actuellement hébergées en CHSLD, ces personnes ont été contraintes aux mêmes règles que les aînés face à la COVID-19. Interdits de sorties et de visites, ils ne font pourtant pas partie des personnes à haut risque. Ils sont par ailleurs très intéressés par la technologie, qui souvent vient faciliter leur autonomie.

 

Échéancier

Pour l’heure, l’échéancier de la construction n’est pas connu. Le gouvernement a toutefois fait part de son intention de créer les 2600 places en maisons des aînés ou en maisons alternatives avant la fin de 2022.