Karine Leclerc, fondatrice de l’entreprise Alliée du deuil – Photo: Collection personnelle

Karine Leclerc, alliée du deuil

Marie-Joëlle Hébert-Houle, La Gazette de la Mauricie, Trois-Rivières, mai 2020

Dans la crise qui sévit actuellement, « on vit un paquet de petit deuils », affirme Karine Leclerc, fondatrice de l’entreprise Alliée du deuil. « La Covid nous confronte à la réalité du deuil et les gens, en général, ne sont pas outillés pour faire face au deuil », ajoute-t-elle.

À travers ses expériences comme alliée du deuil, en tant qu’accompagnatrice des endeuillés ou des personnes en fin de vie, en tant qu’initiatrice des Cafés des mortels dans la région de la Mauricie ou encore de l’événement Rendez-vous avec nos étoiles, cette formatrice et conférencière a identifié le rapport à la mort commun à toutes les personnes qu’elle a rencontrées : « la difficulté d’accepter les émotions ».

L’éducation aux émotions est centrale dans son travail auprès des endeuillés pour leur permettre de mieux vivre leur deuil et favoriser la guérison. « Il y a un danger réel à ne pas vivre ses émotions », insiste-t-elle. « Même si la fuite peut faire partie du processus, il faut comprendre que ce n’est pas parce que ces émotions ne sont pas agréables à vivre et qu’elles sont nocives. Au contraire, les émotions sont faites pour passer en nous, pas pour s’installer. »

Cet apprentissage, elle l’a fait par nécessité, pour réapprendre à vivre au lieu de survivre, à la suite de nombreux deuils d’êtres chers qu’elle a vécus, très jeune et alors bien peu outillée. Mais les outils, ils existent. C’est ce qu’elle souhaite nous dire aujourd’hui. Elle souligne que bien qu’ils n’effacent pas la souffrance et n’annulent pas le processus, ils permettent de garder espoir et de comprendre comment notre machine fonctionne, pour devenir notre propre allié.

Elle craint aussi les effets de la distanciation sociale pour ceux qui sont endeuillés par la perte d’un être cher. « Leur état de choc risque d’être accentué par la multiplication des autres petits deuils et pertes de repères que nous vivons personnellement et collectivement en ce moment. » Elle lance ce message aux personnes endeuillées pour qu’elles ne succombent pas à l’anxiété : « Tentez de vivre un jour à la fois en essayant de ne pas vous isoler. »

De fait, il existe des ressources pour contrer la solitude et l’anxiété, notamment la ligne d’écoute téléphonique gratuite de la Fondation Monbourquette pour les personnes endeuillées : 1-888-533-3845. Vous pouvez également appeler Karine. Vous trouverez ses coordonnées sur son site internet karineleclerc-deuil.com. Elle pourra vous accueillir et vous orienter vers les ressources les mieux adaptées à vos besoins, car elle compte dans son réseau des aidants et des psychologues spécialisés en deuils de toutes sortes. Sur le site internet de la Fondation Monbourquette, dans la section Ressources-Deuil, vous trouverez aussi de la documentation sur le deuil et ses étapes, des livres et références ainsi que le répertoire provincial des ressources en suivi de deuil.