Fay Poirier, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 13 mai 20120
Près de 70 % des enfants de la Commission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC) retournent sur les bancs d’école cette semaine. S’ils sont heureux de retrouver leurs amis, différentes règles d’hygiène et de distanciation seront appliquées afin de respecter les consignes gouvernementales.
Martial Gaudreau, directeur général de la CSHC, explique que les classes seront réaménagées pour respecter la distanciation sociale. Il assure qu’il y aura suffisamment de places dans les écoles du Haut-Saint-François pour respecter la consigne. Les sorties à l’extérieur se feront en décalage pour éviter que tout le monde se retrouve à la même place en même temps. Des mesures sanitaires sont également mises en place. « On donne une formation à l’ensemble de nos gestionnaires et nos concierges sur les recommandations de la CNESST et de la santé publique», explique M. Gaudreau ajoutant que le personnel et les élèves seront mis à contribution pour nettoyer leurs postes de travail.
Cette mesure de nettoyage amène un questionnement de la part des parents à savoir si le parcours académique sera suffisamment présent par rapport aux enseignements d’hygiène. Selon le directeur, « il va y avoir un mix des deux. Dans le rôle de l’école, il y a le côté socialisation et mesures d’hygiène qui est important. Effectivement, il y aura une portion, surtout au départ, de la nouvelle façon de vivre ensemble dans ce contexte-ci, mais il y aura assurément une consolidation des apprentissages essentiels. »
Du côté des enseignants, seulement 10 % ne seront pas en mesure de reprendre leur poste pour des raisons d’âge ou de santé. Quelques membres du personnel de la polyvalente Louis-Saint-Laurent iront prêter main-forte dans les écoles primaires. Malgré la présence de la majorité des professeurs, certains ne sont pas d’accord avec la décision du gouvernement. « On se sent un peu comme des rats de laboratoire, des cobayes », exprime Sylvie Roy, déléguée syndicale et enseignante à l’école du Parchemin à East Angus. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée sincèrement. Je pense que le personnel aurait dû revenir pour bien finaliser l’année et préparer celle qui s’en vient, mais pas les enfants. » Selon elle, l’ambiance proposée ressemblera davantage à celle d’une prison et cela va à l’encontre de ce que les professeurs veulent pour les jeunes. Malgré tout, ils vont essayer de rendre le milieu plus agréable. « On va faire notre possible pour les rendre heureux ces enfants-là », affirme Mme Roy.
Outre le bien-être des élèves, le personnel scolaire a beaucoup de préoccupations, notamment en lien avec le télétravail. Une partie des enfants seront physiquement présents, mais l’autre devra poursuivre les travaux de la maison. Mme Roy s’interroge sur quelle façon le tout pourra être fait sans avoir àtravailler en double. La peur de voir augmenter le nombre de cas de personnes atteintes du virus est également présente. L’enseignante mentionne que trois autres pays ont tenté une ouverture trop rapide des écoles et qu’ils se sont rétractés après une semaine. « Je trouve qu’on met beaucoup de pression pour les cinq ou six semaines qu’il reste. »Néanmoins, elle reste positive en se disant que ce retour va les préparer pour la rentrée prochaine. « Quand on va commencer en septembre, on va pouvoir faire des ajustements. » D’autres idées de projets ont également été proposées pour offrir un enseignement plus humain que les bases de français et mathématiques. « On va faire notre possible pour que les enfants se sentent bien. »