La pandémie de CORONAVIRUS

Marie-Josée Gamache, Le Trident de Wotton, avril 2020

Il  est  microscopique  mais  il  est  très  puissant.  Il réussit  à  fermer des écoles, des villes  et  des pays  entiers.  Le coronavirus, de son nom  scientifique,  le  SRAS-COV-2,  ou  COVID-19  a  envahi  une bonne  partie  de  la  planète.  Il  est  apparu  en  Chine en  décembre 2019. Il a sauté la barrière des espèces par transmission animale, possiblement  la  rencontre  entre  des  chauves-souris infectées  et des pangolins d’Afrique, espèce en voie de disparition, introduits vivants en Chine. Le virus est bénin à 80%, ce qui veut dire que la   majorité   des   personnes   qui   auront   des   symptômes s’en  sortiront  bien,  sans  complication.  Mais  des  personnes  peuvent transmettre  le  virus  sans  le  savoir.  Les  personnes revenant  de voyage  sont  les  premières  à  transmettre  la  maladie d’un  pays  à l’autre.   C’est   la   raison   de   la   fermeture   des   frontières   et  l’obligation de rester en isolement pour les voyageurs.

Ce n’est pas la première pandémie à affecter la planète. La grippe  espagnole, apparue il  y a un siècle,  a fait des millions de mort à travers  le  monde.  Elle  a  été  transmise  de  pays  en  pays  par  les  soldats  revenant  de  la  première  guerre  mondiale.  Il  n’y  avait  à l’époque  ni  vaccin  ni  médicaments,  ni  mesures  d’hygiène  ni communication  entre  les  pays.  La  science  a  fait  d’immenses  progrès  depuis  et  des  recherches  ont  mené  à  des  mesures  de  détection  et  de  prévention  des  maladies  infectieuses.

On  se  souvient  de  l’épidémie  du  SRAS  en  2003,  qui  s’est  propagée  à Toronto  et  qui  a  été  contrôlée  en  quelques  semaines.  Puis  il  y  a eu l’épisode du H1N1 avec sa vaccination massive il y a dix ans. Actuellement,    comme    la    transmission    des    informations  scientifiques  se  fait  mieux  à  travers  le  monde,  le virus  peut  être détecté,  des  médicaments  sont  mis  au  point  et  des  équipes  de  laboratoire  se  mettent  à  la  course  au  vaccin.  Le  Québec  est  à  l’avant-garde des mesures préventives, notre gouvernement ayant décrété  dès  le  début  une  urgence  sanitaire  et  des  mesures  de  quarantaine. On devrait d’ailleurs parler plutôt de quatorzaine puisque c’est la période  d’isolement  requise  pour  les  personnes  à  risque  de  transmettre  le  virus.  Heureusement,  les  nouvelles  technologies permettent  à  de  nombreuses  personnes  de  communiquer  et  de travailler de la maison, sans contact physique.

Les  personnes  de  70  ans  et  plus doivent  rester  à  la  maison  car  elles    sont    plus  vulnérables,  comme    celles    qui    souffrent  d’asthme   ou   d’autres   maladies respiratoires  ou  qui  ont  eu  des traitements  pour  le  cancer.  Les lieux    publics    sont    fermés,  plusieurs   commerces   aussi.   On peut  faire  livrer  de  la  nourriture et     des médicaments. Le  commerce en ligne est une bonne option. Il ne sert à rien de se ruer dans les magasins, il n’y a pas de pénurie  de  nourriture  ou  d’autres produits     essentiels e  le  rassemblement  de  personnes  est contre-indiqué.  Cette  situation  a de   sérieuses   conséquences   sur l’économie  et  l’emploi  mais  des mesures d’aide sont mises en place    par    nos    dirigeants.    Les  travailleurs  saisonniers  étrangers pourront   entrer   au   pays   pour  aider nos agriculteurs.

 

On  pourrait  penser  qu’en  milieu rural comme à Wotton, le danger de    transmission    est    moindre  puisqu’il n’y a pas de foules et de transports   en   commun   comme dans les grandes villes. Mais, il y a  des  personnes  qui  ont  côtoyé des  personnes  qui  sont  peut-être allés  en  vacances  et  d’autres  qui reviennent  de  leur  séjour  d’hiver en   Floride   ou   ailleurs.   Il   faut  absolument limiter les contacts et respecter  la  distance  sociale  pour éviter   la   propagation   du   virus. C’est  le  moment  de  s’entraider, comme  notre  communauté  sait  si bien   le   faire.   On   suspend   les  visites aux aînés à la maison mais on  reste  en  contact  par  téléphone pour  les  rassurer.  On   offre  de  faire  leurs  courses  en  laissant  les sacs  à  la  porte.  A  la  résidence  de Wotton, les visites sont interdites et  les  livraisons  se  font  entre  les deux  portes.  Selon  le  directeur, Marco    Laprade,    toutes    les  mesures sont prises pour protéger les résidents et éviter que le virus entre.  La  parenté  est  invitée  à mainteni r     u n     contact     par  téléphone et courrier. L’église est fermée,  de  même  que  la  friperie et    les    réunions    des    divers  organismes sont annulées.

 

Les   enfants   ont   congé   d’école mais il est important de maintenir une routine de vie et de ne pas les laisser  toute  la  journée  devant  un écran    de    télévision    ou    un  jeu     vidéo.     Les     parents  s’inquiètent des conséquences sur  l’apprentissage  scolaire  de  leurs enfants.   Il   y   a   des   sites   qui  proposent   des   exercices   et   des activités,   comme   alloprof.   Les enseignants  pourraient  contribuer en publiant des devoirs à faire sur les  portails  des  écoles.  Certains services   de   garde   sont   ouverts pour  les  parents  travaillant  dans les  services  essentiels,  mais  les autres  sont   fermés,  comme  les garderies en milieu familial, pour éviter   la   propagation   du   virus. Faire  garder  ses  enfants  si  on  est obligés    d’aller    travailler    à  l’extérieur     est     difficile.

 

L’entraide et le gardiennage à la maison est recommandé et non pas    réunir    des    enfants    de plusieurs familles dans la même maison. Le travail à partir de la maison est encouragé mais la productivité est moindre avec les enfants qui dérangent. Il faudra être patient. Pour garder la forme, on peut aller marcher dehors. Le bon air et le soleil du printemps sont réconfortants. Il y a de bonnes nouvelles. La pollution a diminué visiblement sur la planète depuis que les déplacements des humains sont limités. Les satellites ont montré des images de la Chine sans smog. Les canaux de Venise sont redevenus bleus depuis qu’ils sont épargnés par les touristes de masse,    dont    les    bateaux    de croisière. Au Québec, les routes sont presque vides et il n’y pas de trafic. L’environnement reprend son souffle.   Les familles aussi reprennent leur souffle n’ayant plus    à    courir    aux    diverses activités. Chaque personne doit faire sa part pour éviter la contagion. On reste à la maison autant que possible. Cette crise aura une fin d’autant    plus    rapide.    Si    la population maintient les bonnes habitudes    d’hygiène    ensuite, d’autres maladies pourront être mieux    contrôlées    comme    la grippe     saisonnière     et     la gastroentérite.