La MRC de L’Île-d’Orléans s’était adressée à la CPTAQ afin que celle-ci ordonne l’exclusion de la zone agricole de la municipalité de Saint-François d’une superficie approximative de 21,7 hectares. Photo : Pierre Lahoud

Non à une utilisation récréotouristique à la pointe d’Argentenay

Marc Cocharne, Autour de l’île, Île d’Orléans, janvier 2020

La MRC de L’Île-d’Orléans a reçu une mauvaise nouvelle le 13 janvier. La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) s’oppose à lui accorder une exemption pour permettre le développement d’un projet récréotouristique à la pointe d’Argentenay, à Saint-François-de-l’Île-d’Orléans.

L’avis de modification de l’orientation préliminaire rendu cette semaine mentionne «qu’en tout respect pour l’opinion contraire, la Commission considère que la demande d’exclusion doit être refusée sur la base des critères de la Loi », a souligné la commissaire de la CPTAQ, Diane Montour.

On peut y lire que la Commission réitère que cette demande constitue une perte définitive de la ressource sol, dont les possibilités d’utilisation à des fins d’agriculture méritent d’être préservées; qu’elle peut augmenter les contraintes à court, moyen et long termes sur la pratique des activités agricoles sur le lot visé et ceux avoisinants; qu’elle peut mettre en péril la préservation pour l’agriculture de la ressource eau; qu’elle altère l’homogénéité de la communauté agricole; qu’elle ne concorde pas avec la vision et les orientations inscrites au Plan de développement de la zone agricole (PDZA).La demande avait été déposée alors que l’entreprise Huttopia souhaitait installer un camping récréotouristique à la pointe d’Argentenay.

La demande visait à obtenir la permission d’utiliser 21,7 hectares d’un terrain zoné agricole à d’autres fins que l’agriculture. S’y trouvent des terres cultivées à proximité ainsi qu’une forêt dans laquelle on espérait aménager un vaste camping de luxe.

Le terrain ciblé, qui appartient aux scouts du District de Québec, aurait été loué à long terme par l’entreprise. L’entente était conditionnelle à ce que le projet voie le jour.

Récemment, le promoteur Raymond Desjardins a abandonné le projet, six ans après avoir commencé les premières démarches pour s’installer sur l’île d’Orléans.

Malgré cet abandon, la MRC a maintenu sa demande d’exemption (voir autre texte en page 15). La MRC et la municipalité de Saint-François-de-l’Île-d’Orléans appuyaient Huttopia. On y voyait une opportunité de revitaliser le secteur le plus éloigné de l’île. Les élus ont toutefois dû affronter des opposants au projet tels que la Coalition citoyenne pour la sauvegarde de la pointe d’Argentenay.

Les parties disposent de 30 jours après le 13 janvier pour fournir des observations supplémentaires qui seront prises en compte dans une nouvelle analyse. Si aucune observation n’est formulée, l’avis préliminaire prendra force.