Caroline Rochon, la chirurgienne spécialisée en transplantation d'organes vitaux.

Une chirurgienne originaire de Fermont

Éric Cyr, Le Trait d’union du Nord, Fermont, le 3 février 2020

La chirurgienne spécialisée en transplantation d’organes vitaux, Caroline Rochon, a passé son enfance et son adolescence à Fermont. Après avoir été formée à l’Université McGill de Montréal, elle pratique actuellement sa profession en Nouvelle-Angleterre aux États-Unis, car il y avait, au moment où elle a terminé ses études, des restrictions au Québec quant au nombre de chirurgiens en transplantation alors que c’était tout l’inverse au sud de la frontière où les offres alléchantes étaient nombreuses.

Le père de Caroline Rochon réparait des moteurs d’avion à la base militaire de Bagotville avant de choisir de quitter les Forces armées canadiennes à la naissance de son second enfant pour s’établir à Fermont. Celle-ci est arrivée sur place en 1977 à l’âge de trois ans pour repartir à 17 ans en 1991 afin de poursuivre ses études au baccalauréat international au collège Jean-de-Brébeuf à Montréal où, malgré le fait qu’elle était première de classe au préalable, elle a eu peur de ne pas être à la hauteur jusqu’à ce qu’elle obtienne la meilleure note pour une dissertation, un peu grâce aux enseignements de son professeur de français au secondaire, Armande Valcourt. À l’époque, elle avait obtenu une bourse de la compagnie minière Québec Cartier et songeait à devenir ingénieure, mais une discussion au sujet du virus du VIH et du Sida l’a plutôt incitée à s’orienter vers un baccalauréat en sciences avec spécialité en microbiologie et immunologie à l’Université McGill où elle a aussi complété un doctorat en médecine en 2000. La femme, qui a une double citoyenneté, fait partie du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada depuis 2007 et du American Board of Surgery depuis 2008 et a obtenu un Fellowship en transplantation d’organe entier du New York Medical College en 2009. Elle occupe le poste de directrice du service chirurgical de transplantation rénale à l’hôpital régional Hartford Hospital qui, fondé en 1854, emploie 1000 médecins et dentistes et où, en 2015, il s’est pratiqué 42 000 interventions chirurgicales et où l’on a procédé à 3700 naissances.

« Mon père était mécanicien au concasseur à la mine de fer du Mont-Wright et ma mère, Jeanne-d’Arc, enseignante au primaire au Centre éducatif de Fermont », confie la maman d’une fillette d’un an qui habite aujourd’hui avec son conjoint, un avocat en droit des affaires américain originaire de la métropole québécoise qui vient de démarrer une distillerie, une maison ancestrale datant de 1734 sur un lopin de terre à Hartford au Connecticut non loin du centre-ville et de son lieu de travail. « Fermont est un bel endroit sécuritaire lorsque l’on est enfant. Je jouais dehors avec mes amis et je profitais des activités de plein air. Je faisais aussi du patinage artistique, ce qui m’a appris à tomber et à me relever. Il faut apprendre à se redresser et à surmonter l’échec, ce qui s’est avéré fort utile dans mon domaine puisque les greffes de rein et de foie ont souvent de hauts taux de complication. » Selon Mme Rochon la période de l’adolescence fut plus difficile pour elle à Fermont, car elle a subi de l’intimidation qu’elle a surmontée. « Quelqu’un qui met les efforts et qui travaille fort peut réaliser ses ambitions et atteindre ses objectifs. »

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