Les marcheurs se sont dirigés vers l'hôtel de ville de Pierreville pour y déposer une pétition. Photo : François Beaudreau

Manifestation d’appui pour les services de santé de proximité

François Beaudreau, L’annonceur, Pierreville, le 17 octobre 2019

Plus d’une centaine de personnes ont pris part à une marche organisée par les dirigeants de la Coopérative de solidarité santé Shooner et Jauvin, le 14 octobre dernier à Pierreville. La manifestation visait à sensibiliser les citoyens et les élus municipaux à l’importance de financer adéquatement les services de santé de proximité offerts à la clinique de la rue Georges.

« Avec nos 3 000 membres, la Coopérative ne peut pas être considérée comme un GMF, un groupe de médecine familiale à part entière. Il nous en faudrait le double », explique Sylvain Houle, le directeur général. La Coop de santé est donc un site satellite du GMF de Saint-Léonard-d’Aston. « En conséquence, le gouvernement nous octroie seulement 32 000 $ par année pour notre fonctionnement au lieu de 104 000 $. Il nous manque 72 000 $ par année pour continuer. »

Il y a quelques années, la Coopérative comptait sur les cotisations annuelles qu’elle percevait de la majorité de ses membres. Or, ce système a été aboli en 2018.

« Pour des raisons éthiques », souligne le directeur général. Les membres associaient le paiement de leur cotisation à l’accès aux soins de santé, ce qui allait à l’encontre des directives du CIUSSS MCQ, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.

La Coop est donc à la recherche de fonds pour son fonctionnement, notamment pour l’achat de fournitures médicales, la rémunération du personnel de soutien, payer les factures courantes pour les locaux. Elle ne verse aucun salaire aux médecins et au personnel soignant, comme les infirmières et autres professionnels de la santé.

Dans le passé, la Coopérative a pu compter sur le soutien financier des communautés sur son territoire, soit les municipalités de Pierreville, Baie-du-Febvre, Saint-François-du-Lac, Saint-Gérard-Majella, Yamaska, Saint-Elphège, Saint-David, Saint-Bonaventure, Saint-Pie-de-Guire ainsi que la communauté Abénakise d’Odanak. « Depuis 2015, on constate un essoufflement », constate Sylvain Houle. Aujourd’hui, seules Pierreville et Odanak contribuent financièrement à la Coop.

« Nous allons effectuer une relance auprès des municipalités », lance le directeur général. La Coopérative a récemment fait circuler une pétition qu’elle compte remettre aux élus municipaux sur son territoire. « Nous avons déjà recueilli plus d’un millier de signatures », poursuit M. Houle.

 

Mini-urgence

Pour l’avenir, la Coopérative compte également sur un projet de mini urgence pour bonifier son offre de soins de santé de proximité.

En vertu de ce projet, un local spécialement aménagé permettrait à des médecins résidents de recevoir des patients dans le cadre de leur stage, sous la supervision d’un médecin pratiquant à la clinique.

L’investissement requis pour le projet de mini-urgence est évalué à 500 000 $ dont la moitié sera financé par la Fondation de la santé du Bas-Saint-François.

« Jusqu’ici, la Fondation a amassé 85 000 $ sur notre objectif de 250 000 $. Nous avons une activité bénéfice importante à venir en janvier. Si tout se passe bien, nous allons construire la mini-urgence dans les délais prévus », commente Sylvain Houle.

 

Des renforts attendus

Malgré les embûches, les dirigeants de la Coopérative de solidarité santé Shooner et Jauvin ont poursuivi leurs efforts pour recruter de nouveaux médecins, notamment en participant à de nombreux salons organisés à cet effet par les différentes facultés de médecine.

De plus, en conjuguant leurs efforts avec ceux du Centre de santé d’Odanak, la région pourrait compter sur la venue de nouveaux effectifs.

« Nous pourrions accueillir quatre nouveaux médecins à quatre mois d’intervalle, en 2020 et 2021 », explique Sylvain Houle, directeur général de la Coopérative.

En effet, quatre jeunes médecins entament présentement le processus requis en vue d’obtenir un permis de pratique en vertu des plans régionaux d’effectifs médicaux.

Il s’agit des docteurs Stéphanie Morneau, Bruno Lefebvre, Dorine Moineau et Audrey Ann Pépin.

Au moment d’aller sous presse, Sylvain Houle et la présidente du conseil d’administration de la Coop, Liette Benoit, accueillait d’autres finissants en médecine, venus visiter la clinique de Pierreville.

Selon les dirigeants de la Coopérative, le projet de mini-urgence constitue une avenue intéressante pour la pratique des jeunes médecins.

Présentement, les services de médecine dispensés à la clinique de la Coop reposent sur le travail des docteurs Karl Shooner et Daniel Jauvin.