Partenaires du projet et dignitaires étaient réunis lors du dévoilement du projet qui a eu lieu sur le site de WM de Sainte-Sophie le 29 août dernier.

Filtrer les eaux usées avec des saules : un projet-pilote prometteur à Sainte-Sophie

Jean-Pierre Tremblay, Le Sentier, Saint-Hippolyte, octobre 2019

Le site d’enfouissement technique de Sainte-Sophie est le théâtre d’un projet pilote très prometteur, où 160 000 saules sont utilisés pour « bio-filtrer » les eaux usées provenant de cellules d’enfouissement de déchets qui ne sont plus en exploitation.

Les sites d’enfouissement où sont déposées nos ordures ménagères génèrent des eaux usées, appelées « lixiviat », qui proviennent de la percolation de la pluie à travers les matières résiduelles en décomposition. Ces eaux, principalement chargées de matières organiques, sont recueillies dans un système de captage aménagé dans le fond des cellules d’enfouissement. Dans une installation conventionnelle, le lixiviat doit être traité en usine.

 

Économie circulaire

Le projet-pilote PhytoVaLix, en cours sur le site de Sainte-Sophie, utilise une nouvelle approche de biofiltration pour traiter des eaux usées provenant de cellules d’enfouissement exploitées dans les années 1970. Une fois le lixiviat recueilli, il est utilisé pour arroser les 160 000 saules, plantés sur une surface de neuf hectares. En plus d’absorber les nutriments, ces arbres absorbent la presque la totalité des eaux usées qui y est versée.

Comme le souligne Yves Comeau, spécialiste en traitement des eaux usées à Polytechnique Montréal, « … riches en azote et en minéraux, les eaux de lixiviation ont démontré jusqu’ici qu’elles pourraient doubler la croissance normale des saules ». Cette espèce peut atteindre une hauteur de six mètres après 36 mois de croissance. Pour compléter la boucle de l’économie circulaire, les saules sont récoltés et utilisés comme intrants à la confection de clôtures et de murs antibruit ou encore en paillis horticoles par la PME agricole québécoise Ramea phytotechnologies.

 Déploiement à grande échelle ?

Pour Ghislain Lacombe, directeur de l’ingénierie et de l’environnement chez Waste Management, « … cette technologie pourrait être appelée à générer d’importants bénéfices environnementaux au-delà des frontières du Québec ». L’entreprise qui compte environ 75 employés au site de Sainte-Sophie se présente comme la plus importante entreprise de gestion intégrée des matières résiduelles en Amérique du Nord. Le déploiement de tels systèmes de biofiltration pourrait donc être envisagé sur d’autres sites.

 

Partenariat

PhytoVaLix, est le fruit du partenariat entre deux entreprises privées, Waste Management (WM Québec) et Ramea phytotechnologies, ainsi que de l’Institut de recherche en biologie végétale du Jardin botanique de Montréal et de Polytechnique Montréal. Le projet dispose d’un budget de 1,2 million $ financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), le consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels au Québec (CRIBIQ), Ramea phytotechnologies et WM Québec.