Pierre Lachapelle (à g.), président du groupe Les Pollués de Montréal-Trudeau, et Maître Gérard Samet, avocat du groupe de citoyens dans leur dossier de recours collectifs, notamment contre ADM. (Photo: archives jdv )

Le groupe-citoyens Les Pollués passe à la vitesse supérieure

Christiane Dupont, Journaldesvoisins.com, Montréal, Ahuntsic, le 14 août 2019

Alors que les nuits d’été se font chaudes, elle se font également courtes pour nombre de riverains de plusieurs quartiers montréalais et lavallois, dont une grande partie d’Ahuntsic, car le bruit des avions continue de réveiller les citoyens qui n’ont pas d’autre choix que d’ouvrir leurs fenêtres pour avoir un peu d’air.  Le groupe-citoyens Les Pollués de Montréal-Trudeau (LPDMT) demande donc à la Cour supérieure de vérifier la conformité de la gestion des opérations nocturnes d’Aéroports de Montréal. En outre, LPDMT a également déposé le 9 août une requête pour que l’instance judiciaire examine si le projet d’agrandissement de 2,5 G $ d’Aéroports de Montréal (ADM) a été soumis à certains critères, notamment en matière de développement durable, de respect de l’environnement et de santé publique. Tout cela en attendant que le recours collectif comme tel soit entendu par la Cour supérieure, car il a été autorisé.

Maître Me Gérard Samet, du cabinet Azran et Associés avocats Inc., a déposé au Palais de justice de Montréal, il y a quelques jours, au nom du groupe-citoyens Les Pollués de Montréal-Trudeau (LPDMT), une demande en contrôle judiciaire, en jugement déclaratoire et en injonction permanente relative à la gestion des opérations nocturnes et au projet d’agrandissement de 2,5 G$ annoncé en avril 2018 par Aéroports de Montréal (ADM). Les défenderesses visées sont ADM et le Procureur général du Canada (Transports Canada et Environnement et Changement climatique Canada).

Une demande au cœur des objectifs des Pollués : améliorer la santé du public.

Pas de respect du couvre-feu!

À l’occasion de leur demande en recours collectif concernant les bruits excessifs et insupportables à l’aéroport Dorval-Trudeau, annoncée en septembre 2016 et déposée en décembre 2016, les Pollués ont demandé le respect d’un couvre-feu intégral de 23h à 7h.

Cette action a été débattue devant la Cour supérieure en novembre 2017.

Le 5 avril 2018, l’honorable Chantal Tremblay a donné l’autorisation de procéder à un recours collectif en excluant toutefois la question du couvre-feu, un élément qui est au cœur des actions de LPDMT depuis 2013. « Les citoyens exaspérés veulent dormir la nuit et bénéficier d’un repos quotidien essentiel à leur santé », déclare Pierre Lachapelle, président du groupe-citoyens. La demande déposée en Cour il y a quelques jours veut insister sur ce point, d’où cette autre démarche judiciaire essentielle, selon eux.

LPDMT ont mandaté leur avocat afin que la Cour examine la gestion des opérations nocturnes à l’aéroport Montréal-Trudeau. Cette gestion obéit-elle aux pratiques raisonnables dans une société fondée sur le droit, quand il est question d’un équipement industriel, dont les impacts sur la santé du public sont majeurs ?

 

Agrandissement sans étude d’impact ?

Par ailleurs, le projet de 2,5 G $ équivaut à la construction d’une troisième aérogare, selon le groupe-citoyens.

Le 30 avril 2018 Aéroports de Montréal annonçait un vaste projet d’agrandissement et de reconstruction.

« Cette annonce d’ADM de construire une nouvelle aérogare à Dorval, qui viendrait ajouter entre 10 et 15 portes pour la réception des avions, nous mène droit dans le mur en ce qui concerne un autre élément central de notre action, soit l’amélioration substantielle du climat sonore dans le ciel de l’île de Montréal », ajoute le président du groupe-citoyens.

 

Le groupe-citoyens demande aussi à la Cour:

«Comment un organisme comme ADM peut-il annoncer et planifier un projet d’une si grande envergure, sans que ce projet soit soumis à une étude d’impacts et respecter en cela la lettre et l’esprit des grandes avancées en matière de développement durable, de respect de l’environnement et de santé publique ?»