Françoise de Montigny-Pelletier, L’Écho d’en Haut, Saint-Pamphile, août 2019
À l’heure des médias sociaux pas toujours fiables, du sensationnalisme mettant en évidence les travers humains, de l’informatique envahissant nos vies, à quelle qualité d’information pouvons-nous nous attendre ? Les exemples positifs, la solidarité sociale, les idées innovantes, le bénévolat, notre originalité, sont-ils de bons vendeurs sur ces réseaux ? Quels médias numériques s’intéressent vraiment à nos communautés, à notre ruralité, à nos bons coups, notre identité propre, à part nos journaux communautaires locaux et les hebdomadaires régionaux en mode imprimé?
La tentation est forte pour les entreprises de prioriser les réseaux sociaux pour augmenter leur visibilité et s’annoncer. Ce choix provoque une diminution importante des achats de publicité dans votre fidèle journal communautaire axé sur l’information locale. La règlementation gouvernementale régissant les subventions accordées aux médias écrits communautaires limite les publicités à 40 % de l’espace occupé dans une publication ; elle exige aussi que 20 % des articles soient écrits par des journalistes pigistes et que 40 % des textes soient fournis par des organismes communautaires.
Plus les publicités diminuent, moins les journaux communautaires disposeront des sommes d’argent nécessaires pour assumer leurs coûts d’opération. Moins il y aura de commanditaires et annonceurs, moins il y aura de pages produites et par le fait même, moins d’espace disponible pour les textes, les communiqués et messages des communautés et groupes qui dépendent précisément du journal pour se faire connaître. De plus, le prix du papier a considérablement augmenté.
Communiquer, c’est se rapprocher
Dans cette période où les communications technologiques dominent de plus en plus le quotidien d’un grand nombre de personnes de tous âges, les relations humaines au contraire semblent, elles, diminuer et se tarir. Les journaux et revues imprimés souffrant de la concurrence des médias présents sur Internet disparaissent faute d’abonnés et acheteurs ou prennent le virage Internet sans toutefois être assurés de leur survie. Non pas qu’il faille éviter la diffusion sur Internet utile et nécessaire mais la version papier de l’information rendue accessible rapproche, elle aussi, les communautés et peut atteindre plus facilement les personnes ne comptant pas sur l’informatique pour s’informer et communiquer.
Votre droit à cette information est assuré par L’Écho d’en Haut couvrant les sept municipalités de L’Islet-Sud et étant distribué gratuitement dans vos foyers. Ce média imprimé fait partie de votre décor depuis 36 ans ! Une trentaine de personnes y ont œuvré bénévolement depuis ses débuts (assemblage, correction) et certaines y collaborent encore ! Une vingtaine de pigistes ont contribué à la rédaction des articles et chroniques. Actuellement, l’équipe comprend un conseil d’administration de cinq personnes, une employée à temps partiel et notre directrice à temps plein. L’Écho d’en Haut porte bien son nom : il s’est fait l’écho de nos communautés. Il a suivi pas à pas l’évolution de nos municipalités, en assurant la couverture des évènements, présentant les entreprises locales et mettant de l’avant les initiatives ayant un impact positif sur différents groupes sociaux et sur le dynamisme communautaire. Il a réservé un espace gratuit aux organismes sans but lucratif sur plusieurs pages pour permettre la diffusion de leurs programmes d’activités de même que leurs communiqués et chroniques. Qui d’autre en ferait autant actuellement alors que les autres médias, radios et journaux, eux, facturent ces espaces ?
Pour préserver non seulement notre droit à l’information locale mais aussi pour la rendre accessible à l’extérieur de notre région, il faut assurer la survie de nos médias locaux. Pour cela, il y a différentes façons de faire sa part, en alimentant le journal en informations, en le soutenant, en s’y abonnant et en prenant des espaces publicitaires.