Les deux coordonnateurs: Marie-Pier Lavigne et Seth Kauffeisen. Photo: Michel Bois

Une cinquième année pour la coopérative d’initiation à l’entrepreneuriat collectif (CIEC)

Audrey Tawel-Thibert, Le Sentier, Saint-Hippolyte, juillet 2019

La Coopérative d’initiation à l’entrepreneuriat collectif (CIEC) de Saint-Hippolyte en est déjà à sa 5e année. Pour cette saison estivale, deux coordonnateurs sont déjà à l’œuvre afin d’assurer la bonne marche de ce projet visant à favoriser la créativité entrepreneuriale d’un groupe d’adolescents sur le territoire hippolytois : il s’agit de Seth Kauffeisen et Marie-Pier Lavigne.

Cette dernière a eu l’amabilité d’accorder une entrevue au journal Le Sentier afin de se présenter, elle-même ainsi que son partenaire Seth, à la population de Saint-Hippolyte, question de découvrir quelle sera la contribution ces deux nouveaux coordonnateurs à la CIEC cet été.

 

Des parcours différents, mais complémentaires

Seth est actuellement étudiant au Cégep en sciences humaines. Il a participé à de nombreux débats interscolaires, un atout intéressant pour sa nouvelle mission à la CIEC.

Marie-Pier est quant à elle étudiante en administration des affaires à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Après avoir étudié les sciences humaines, elle s’est dirigée vers l’enseignement, puis a pris un an pour compléter un cours en comportement animal. Elle a ensuite terminé ses études en administration des affaires. Elle est une passionnée de ce domaine depuis qu’elle est jeune : à 16 ans, elle avait déjà sa propre entreprise de soin des ongles!

Il existe une belle chimie entre les deux coordonnateurs : « Seth et moi, on s’entend très bien. On met nos idées en commun. Aussi, on se complète au niveau des horaires ; Seth préfère travailler tôt, et moi un peu plus tard, donc ça nous convient à tous les deux! », dit Marie-Pier. Être coordonnateur à la CIEC, c’est un emploi saisonnier. Un fonds étudiant (FTQ) subventionne les emplois. Jusqu’à maintenant, aucun coordonnateur ayant occupé le poste n’a renouvelé l’expérience une seconde fois, mais cela peut se faire.

 

La CIEC : un modèle coopératif

Comme Marie-Pier le fait remarquer, « Dans une “coop”, on coopère ensemble, on fonctionne en groupe. On a des rencontres, avec le comité marketing, le comité des finances ainsi que le comité des ressources humaines. Les jeunes sont assignés à l’un ou l’autre de ces comités. Ils doivent donc travailler en équipe. Ce n’est pas simplement de remplir un contrat : un travail administratif est effectué par les jeunes ».

En ce qui concerne la nature desdits contrats, cela va selon les intérêts des jeunes et les demandes des citoyens. Les seules limites sont celles relatives à la santé et à la sécurité au travail. Évidemment, les contrats doivent être adaptés aux capacités physiques des adolescents.

 

Où en est la CIEC présentement ?

Marie-Pier et Seth ont suivi leur formation il y a deux semaines et ont participé à quelques rencontres. À la mi-juin, ils avaient terminé leur première semaine officielle au poste de coordonnateurs. Être deux personnes pour ce poste au lieu d’une seule, c’est une situation intéressante puisque cela suscite encore davantage la créativité entrepreneuriale chez les jeunes, à qui l’on demande d’innover avec leurs idées. Marie-Pier tient à souligner le support de la Ville : « On a un beau soutien, on part quand même avec certains avantages. Par exemple, Internet et le téléphone sont fournis par la Ville, ça aide beaucoup notre projet.

Il y a bien sûr certains défis : les deux coordonnateurs en sont maintenant rendus à solliciter des commanditaires. Pour Marie-Pier, c’est un défi puisqu’elle se décrit comme étant timide. De plus, leurs tâches sont si variées que cela les incite à sortir de leur zone de confort. Enfin, c’est tout un défi de faire coopérer les jeunes (entre 10 à 15 adolescents) et les amener à être sérieux dans leurs démarches. Un autre point que Marie-Pier soulève, c’est la difficulté de parcourir le grand territoire de Saint-Hippolyte : “C’est grand, ici, ce n’est pas facile de couvrir certaines zones à pied ou à vélo. Les jeunes devront alors penser au kilométrage qu’ils feront afin d’en tenir compte dans le prix des contrats qu’ils rempliront”. À noter qu’au moment de l’entrevue, Marie-Pier et Seth étaient encore en cours de recrutement.

 

Les trois comités

Pour les adolescents, la CIEC commence le 25 juin. Donc, c’est à partir de cette date que les jeunes seront formés durant une semaine pour les trois comités mentionnés plus tôt (marketing, finances et ressources humaines). Le comité marketing mettra l’accent sur la publicité ; plus ils obtiendront de clients, plus ils décrocheront de contrats. Le comité des finances s’occupera de la gestion des finances : les payes pour les entrepreneurs, les entrées et sorties d’argent (à partir d’un logiciel comptable), etc. Le comité des ressources humaines gérera les contrats des membres, veillera au pré-établissement des conséquences du non-respect des contrats et sera responsable de l’organisation d’activités sociales.

 

Les prochaines étapes

Suite à l’article sur la CIEC ayant paru dans l’édition précédente, les coordonnateurs ont reçu énormément d’appels de citoyens qui souhaitaient offrir des contrats. Il y a une bonne vingtaine de clients confirmés, il y a donc déjà des contrats qui sont prêts ! Les jeunes seront considérés comme des travailleurs autonomes (ils vont ainsi déclarer leurs revenus eux-mêmes, entre autres choses). L’exigence minimale à la CIEC se résume à : une journée de comité, une journée de contrat et une journée de conseil d’administration (CA) par semaine. “Je crois personnellement que si les jeunes veulent profiter de manière optimale de cette expérience, il serait excellent qu’ils aillent au-delà de ces exigences”, soutient Marie-Pier.

Les jeunes déjà inscrits sont intéressés, entre autres, à s’occuper des animaux (promener des chiens) et à faire du gardiennage. Les clients qui ont appelé pour offrir des contrats souhaitent surtout avoir de l’aide pour des travaux extérieurs (tonte de pelouse, ménage de remise, etc.). En somme, l’objectif de Marie-Pier et Seth à titre de coordonnateurs à la CIEC, c’est de parvenir à une réduction de leur charge de travail au fil des semaines ; ainsi, ils souhaitent passer de la gestion de la CIEC à la supervision des jeunes, afin de favoriser leur autonomie.