Inconfortable avec les honneurs, Chantal Ouellet a bien voulu prendre la pose, histoire de présenter le prix Ann MacLean.

Un autre prix pour Chantal Ouellet

Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 2 juillet 2019

Retirée de la vie politique depuis quelques années, l’ex-mairesse de Scotstown, Chantal Ouellet, ne cesse de récolter les honneurs. Cette fois, elle s’est vue remettre le prix Ann MacLean de la Fédération canadienne des municipalités.

Cette distinction vise à souligner le parcours exceptionnel en politique municipale d’une élue retraitée. La réserve Samuel-Brisson, le parc national du Mont-Mégantic, le développement du secteur de Franceville, le parc régional du Marécage-des-Scots, le parc Walter-Mackenzie ne sont que quelques exemples marquant le passage de Mme Ouellet en politique municipale.

Celle qui a marqué pendant quatre décennies le monde municipal par sa fougue et son dynamisme compte d’autres distinctions à son actif comme le prix Elsie-Gibbons, remis en 2017 par la Fédération québécoise des municipalités. Cette marque de reconnaissance soulignait son engagement à favoriser un maintien ou des avancées en regard de la place des femmes au sein de la société québécoise et particulièrement de la sphère municipale. Mme Ouellet a également obtenu, l’année dernière, la Médaille du lieutenant-gouverneur du Québec.

Reconnue pour son humilité, elle laisse tomber « on s’habitue pas à ça. Surtout que personnellement, je n’ai jamais aimé ça être la figure en avant, être honorée. Moi, je ne travaillais pas pour être honorée. Je travaillais pour apporter des choses chez nous. Ça, c’est la cerise sur le gâteau. Moi, je ne m’attendais pas à ça. Je suis contente. Ce prix-là, j’ai envie de le donner à tout le monde parce que j’ai pas travaillé toute seule. J’ai travaillé avec beaucoup de monde. La population m’a appuyée. » La liste des réalisations pour Mme Ouellet est longue. « Pour moi, la marque la plus importante, dans tout le décor, c’est le parc national du Mont-Mégantic. À Scotstown même, j’ai toujours parlé de l’assainissement des eaux. Ça l’air de même nono quand on dit ça, mais dans le temps, les eaux usées ça s’en allait direct à la rivière. On a un joyau dans la municipalité pis on le pollue. Après ça, les autres projets que j’ai apportés à Scotstown, c’était d’apporter de la fierté aux citoyens. Quand je suis arrivée en 1976, Scotstown était dans le creux de la vague, les usines fermaient, le monde s’en allait. Je suis arrivée en 1976, il y avait quand même 1 000 de population et là, on est rendu à 500. Ça baissait tout le temps et le monde était déprimé. Je pense que j’ai réussi à redonner de la fierté aux gens de dire que j’habite à Scotstown. »

Ce que Mme Ouellet aimerait que les citoyens se rappellent de son passage serait qu’ils disent « Chantal était toujours disponible. Elle était toujours là, elle était avec nous autres, elle nous comprenait. »

Rappelons que la lauréate a brisé le plafond de verre en devenant la première femme à occuper un poste de conseillère municipale et mairesse à Scotstown. Elle a été élue sept fois au conseil municipal dont deux au poste de conseillère et cinq à titre de mairesse. Sa candidature pour le prix Ann MacLean a été soumise par la MRC du Haut-Saint-François. « Son enthousiasme communicatif, sa capacité à rallier les partenaires autour de projets communs profitables à tous, mais respectant toujours ses convictions profondes et son sens inné de la communauté ont fait de Chantal Ouellet une politicienne hors du commun dont nous saluons l’inestimable contribution », de commenter le préfet Robert Roy.