La francisation au féminin

Driffa Teffil, Vision Croisée, Montréal, le 17 juin 2019

Offrir des services à caractère professionnel et éducatif, de même que des services de conseil et d’orientation pour aider les femmes. Telle est la mission que s’est donnée le Centre des femmes de Montréal, situé à la croisée des rues Prince-Arthur et St-Urbain. C’est aussi l’un des premiers organismes communautaires montréalais exclusivement dédiés aux femmes, à leur émancipation et à leur épanouissement. De la francisation à l’employabilité en passant par un service de première ligne, le Centre offre un espace de rencontre, d’échange et de soutien à toutes les femmes qui cherchent de l’aide [peu importe leur lieu de résidence à Montréal].

En tant que femme et nouvelle arrivante, notre journaliste a découvert le Centre des femmes de Montréal dans le cadre de son propre processus d’intégration et de recherche d’emploi dès son arrivée à Montréal. La gamme de services proposés par cet organisme et le dévouement de ses employées lui ont inspiré le choix de cet organisme à but non lucratif pour aborder leurs initiatives en francisation.

Parmi tous les services offerts par l’organisme, la francisation des femmes immigrantes constitue l’un des volets importants de son plan d’action. Julie Boyer, responsable du service éducationnel, a accepté de répondre aux questions de notre journaliste Driffa Tefil pour ce second numéro du magazine Vision Croisée.

 

Des services complémentaires

Les cours de francisation s’insèrent dans le cadre d’un programme plus large de soutien aux nouvelles arrivantes offert par le Centre. « Seules les femmes immigrantes qui remplissent les critères fixés par le MIDI ont accès aux deux classes ouvertes par session », affirme madame Boyer.

Le programme de francisation comporte aussi des ateliers de conversation. Ils sont ouverts à toutes les femmes, qu’elles soient immigrantes, québécoises, issues de milieux anglophones, touristes ou étudiantes, ajoute-t-elle.

« Les étudiantes du Centre venues de divers horizons apprennent la langue et tissent ainsi des liens d’amitié », assure la responsable du service éducationnel, qui déclare accorder un grand intérêt aux relations interpersonnelles entre les communautés.

Elle précise que le Centre des femmes de Montréal n’offre pas uniquement des salles de cours, mais assure un climat inclusif aux mamans. L’établissement met également à la disposition des mamans inscrites au Programme mère-enfant une halte-garderie. Il tient également des activités complémentaires après les cours du français comme des ateliers entre mamans. Un service de soutien individuel estassuré aux femmes qui ont des questions spécifiques sur l’intégration, en plus d’offrir des activités collectives qui leur permettent de se rencontrer et d’échanger en français.

 

Un seul moyen, plusieurs objectifs

Les femmes inscrites aux cours de francisation poursuivent des objectifs multiples. Elles sont issues de nationalités et d’horizons différents. « Pour certaines femmes allophones, s’inscrire à un cours de langue française est une manière d’augmenter leurs chances d’obtenir un emploi », précise l’intervenante. Pour d’autres, l’objectif est de pouvoir communiquer avec leurs enfants, les enseignants et le personnel scolaire.

Certaines femmes cherchent simplement à se débrouiller dans la vie quotidienne, établir des liens avec leur entourage et faciliter leur intégration dans la société. La francisation joint ainsi l’intégration à l’employabilité et aux besoins de la vie quotidienne.

 

Chaque femme porte une histoire unique

Au Centre des femmes de Montréal, chaque participante est en soi une histoire unique de réussite selon madame Boyer. « Toutes les évolutions sont visibles et tangibles. Beaucoup terminent en se trouvant un emploi. On voit des femmes qui arrivent sans la moindre connaissance de la langue, puis finissent par interagir avec la cellule familiale en aidant leurs enfants dans leurs travaux scolaires. Elles gagnent ainsi de la confiance en elles-mêmes et arrivent à s’imposer dans leur milieu social et professionnel », ajoute-t-elle.

« On a aussi de belles histoires d’amitié dans les cours. Des femmes qui continuent à se voir, à s’entraider parfois, même après la fin des sessions de formation », conclut fièrement l’intervenante qui se réjouit d’appartenir à cet organisme communautaire destiné aux femmes. Un choix personnel qu’elle n’a jamais regretté et qu’elle assume chaque jour, avec beaucoup d’amour et de volonté.

 

INFO PRATIQUE

L’organisme offre également de l’assistance psychologique aux femmes victimes de violence sexuelle, familiale et conjugale, de l’assistance juridique, de l’aide alimentaire et vestimentaire aux personnes dans le besoin ainsi que de l’aide à la recherche d’emploi.