Photo : Philippe Rachiele

Des citoyens de Cartierville demandent une digue permanente

Nicolas Brasseur, Journaldesvoisins.com, Montréal, le 15 mai 2019

Des citoyens d’Ahuntsic-Cartierville souhaitent que l’arrondissement considère l’installation de digues permanentes, notamment, celles à l’extrémité des rues Cousineau et Crevier.

« C’est une proposition qui sera étudiée par l’arrondissement, mais évidemment pas tout de suite parce qu’on est encore dans les mesures d’urgence », explique la mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, précisant au passage que son équipe se concentre sur ce qui est urgent dans le moment présent.

Les dégâts survenus en 2017 et la crue des eaux de la rivière des Prairies depuis plusieurs semaines incitent des citoyens à demander l’installation de digues permanentes à plusieurs endroits stratégiques dans Cartierville, afin de protéger une plus grande partie du territoire.

Toutefois, la mairesse explique que l’installation d’une digue permanente n’est pas aussi simple, et que plusieurs éléments doivent être étudiés avant de rendre une décision. Entre autres, elle souligne que les coûts des digues temporaires et permanentes sont différents, ainsi que les frais quant au personnel déployé afin de surveiller les barrages.

 

Pas de digue près de la rivière

« Une chose est claire, on ne construira pas un mur tout le long de la rivière des Prairies, mais l’arrondissement est tout à fait favorable à regarder certains bouts de rues pour considérer, peut-être, certaines digues permanentes », explique Émilie Thuillier.

 

Le Club de canotage de Cartierville

Par exemple, la digue temporaire, installée au bout des rues Cousineau et Crevier, a été positionnée devant le Club de canotage de Cartierville. Tout comme en 2017, le lieu a été inondé par la crue des eaux.

Inondations 2019 (Photo : jdv – Jules Couturier) Ahuntsic Cartierville MontréalSelon la mairesse, les digues visent à protéger les égouts et les aqueducs. Par contre, il faut respecter les conditions du ministère de l’Environnement qui interdit certains aménagements permanents à l’intérieur d’une bande de 10 mètres de protection des cours d’eau.

« C’est un terrain privé, donc c’est très complexe. On a déjà entamé des discussions, mais on n’a pas eu le temps de concrétiser les discussions entre la ville, l’arrondissement et les propriétaires, explique la mairesse. Là où on a fait nos digues, c’est sur du ciment. Le club de canotage, c’est un milieu naturel. Donc, ça aussi c’est important à prendre en considération », poursuit-elle.

En 2017, l’arrondissement avait été aux prises avec un important problème d’inondations et plusieurs bâtiments avaient été touchés. Des rénovations ont été nécessaires, mais voilà que deux ans plus tard, le même problème survient à nouveau, toujours sans solution permanente.

 

Maison en construction

Sur la rue Fréchette, il y a une maison en construction qui se trouve sur le bord de l’eau. En entrevue avec le journaldesvoisins.com, la mairesse a mentionné que cette demeure n’était pas à risque de subir des dégâts dû aux inondations. Dans le cas de cette maison, elle se situe dans un endroit sécuritaire et à l’abri de la montée des eaux.

Le risque d’inondation n’a aucun lien direct avec la proximité entre un bâtiment et la rivière des Prairies, mais plutôt la topographie.

Par exemple, « sur Cousineau, il y a des maisons qui sont très loin de la rivière et qui sont très à risques d’inondations parce que la rue fait une cuvette », explique Émilie Thuillier.

 

Des données à venir

À la suite des inondations de 2017, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a été mandatée pour publier des données et une carte de la crue des eaux. Or, deux ans plus tard, ces documents ne sont toujours pas accessibles. La mairesse explique que les procédures peuvent prendre du temps, mais que les résultats devraient être disponibles sous peu.

« C’est un processus qui doit se faire. Il faut se réjouir qu’enfin on décide de faire ces cartes-là », explique-t-elle mentionnant que les anciennes cartes remontent à plusieurs années.