Émilie Corbeil, Le Journal des citoyens, Prévost, le 24 janvier 2019
Un populaire proverbe sénégalais dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. Tel est l’esprit du projet lancé par mesdames Aline Berthiaume et Michèle Guay, respectivement citoyenne et conseillère du District no 4 de Prévost, qui souhaitent venir en aide à des jeunes adultes quittant la tutelle de la protection de la jeunesse.
Un jeune à la mer pour chaque famille amère
Issus de milieux dysfonctionnels, quelques 5000 pupilles perdent subitement les services qui leur sont offerts par la DPJ chaque année au Québec parce qu’ils atteignent la majorité. Une épreuve supplémentaire pour ces jeunes qui en ont déjà enduré beaucoup. On raconte qu’à 18 ans, ils sont pressés hors des centres et des familles d’accueil, leurs quelques valises à la main, sans repère. Inadmissible pour ces dames qui ont choisi d’agir en continuité avec la Fondation du Centre jeunesse des Laurentides.
Une bouée de secours
Il faut savoir que la Fondation, grâce à son programme « Je pars en appart », aide ces jeunes à acquérir un premier trousseau. Une aide précieuse, certes, mais qui ne comble pas les besoins de sécurité, d’intégration sociale et de logement qui demeurent criants. Mme Guay souligne à ce sujet que trop de jeunes finissent dans des logis douteux, sis dans des quartiers dangereux, et ne réalisent jamais leur plein potentiel.
À Prévost, on souhaite que quelques-uns de ces jeunes puissent trouver un logement à coût modique, une communauté sécuritaire et accueillante ainsi que des opportunités de scolarisation et d’emploi qui leur donneront un meilleur départ dans leur vie d’adulte que ce que le destin en aura voulu pour leur enfance. Grâce à cette stabilité, on fait le pari qu’ils auront davantage de chances de développer leur autonomie et d’apprendre à devenir des citoyens responsables et engagés.
Sélectionnés au mérite et bénéficiant d’un encadrement de la part de la Fondation, les candidats devront s’engager à poursuivre un projet d’études ou de travail et à s’intégrer à la collectivité prévostoise. Le projet-pilote est démarré, et depuis juillet 2018, une jeune adulte bénéficie d’un logement. On espère, à court terme, pouvoir accueillir plus de jeunes et surtout, ne pas s’arrêter à Prévost.
Inspirer tout le Québec
L’initiative en cours est méticuleusement documentée et l’expérience sera partagée au bénéfice de toutes les communautés tentées par l’aventure. Ce projet pionnier, on espère qu’il fera des émules partout ailleurs dans la province. Une attention particulière est donc portée à rendre le modèle prévostois transférable à d’autres villages qui seront encouragés à s’en inspirer.
Ça prendra vraiment un village
Maintenant que le projet-pilote va bon train, c’est la recherche d’appuis au sein de la communauté qui doit s’intensifier. On cherchera toutes les aides possibles au sein des programmes gouvernementaux. On évaluera, à la Ville, les accès possibles au programme d’aide à l’emploi et aux services. Mais surtout, ce sont les dons et les appuis des citoyens et des commerçants locaux qui feront la différence quant au succès de l’initiative. Tous les employeurs potentiels sont ainsi priés de contacter la Fondation du Centre jeunesse des Laurentides. Les dons en argent donneront par ailleurs droit à un reçu d’impôt et doivent également être transmis à la Fondation à l’ordre du projet Premier logis, Fondation du Centre jeunesse des Laurentides, 500, boul. des Laurentides, bureau 241, Saint-Jérôme, Qc., J7Z 4M2 – fcjlaurentides@gmail.com