L’Histoire du transport dans le Haut-Saint-François a réuni une centaine de personnes au Manège militaire de Bury.

Cent citoyens embarquent dans le train de l’histoire à Bury

Jean-Marc Brais, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 12 décembre 2018

La conférence sur l’histoire du transport dans le Haut-Saint-François a réuni une centaine de personnes au Manège militaire de Bury, au début du mois. Le menu de la journée était chargé de cinq présentations agrémentées de kiosques et de vidéo.

Les organisateurs se disent ravis de l’engouement suscité par l’événement. Celui-ci a été rendu possible grâce à une collaboration entre la Société d’histoire et du patrimoine de Bury et le Musée Eaton Corner.

 

Des Amérindiens au train

La journée s’ouvrait avec la présentation d’Éric Graillon, archéologue au Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke. Ce dernier présentait les résultats de recherches effectuées dans le Haut-Saint-François. Elles ont permis de retracer certaines routes qu’utilisaient les ancêtres des Premières nations dans leurs déplacements saisonniers avant l’arrivée des Européens. M. Graillon vantait les mérites du site Gaudreau, situé au confluent des rivières au Saumon et Saint-François à Weedon. « Jusqu’à maintenant, c’est le site qui a livré le plus de vestiges dans les Cantons-de-l’Est. » Y ont été retrouvés plus de 1000 outils, objets de poterie et pointes de projectile.

Alain Coulombe a traité des ponts couverts de la région. Il a détaillé les structures et méthodes de construction de ceux qui sont encore debout aujourd’hui, comme John-Cook et McDermott de Cookshire-Eaton, sans oublier le fameux McVetty-McKenzie à Lingwick. « C’était comme si j’avais déterré des morts », s’est-il exclamé après avoir consulté des archives datant de 30-40 ans aux fins de sa présentation. M. Coulombe avait bâti une expertise sur le sujet en ayant fait le tour de la province pour le compte du ministère de la Culture.

Les autres conférenciers ont offert des exposés dans les deux langues. Steve Cameron revisitait l’histoire des chemins Craig et Gosford. L’ancien journaliste Jean-Claude Vézina est revenu sur les défis pour les colonisateurs d’accéder à l’est des Cantons. Finalement, Yves Bibeau a tracé l’évolution du camionnage.

 

Un retour en arrière

Tout autour de l’assistance réunie au Manège militaire se trouvaient nombre d’artefacts. On avait installé à l’intérieur une charrette à cheval, tandis qu’étaient exposées des cartes géographiques d’antan des archives de la Société de Bury, du Musée Eaton Corner et du Centre de ressources pour l’étude des Cantons-de-l’Est. Elles ont été accompagnées de visuels fournis par le Musée Eaton Corner et confectionnées par l’artiste local Denis Palmer.

Certains avaient même revêtu des habits d’époque, comme c’était le cas pour Ed Pedersen et John Mackley de la Société d’histoire et du patrimoine de Bury. Même chose pour Louis Laperrière qui, avec son entreprise Louis Écolo Antiquité, avait mis en valeur costumes et objets reliés du train. « Les régions se sont développées par le train. Dans le secteur ici, c’est dominant. Chaque village avait sa gare. » Il donne l’exemple d’East Angus avec son usine de pâtes et papiers.

Les organisateurs de la Société d’histoire et du patrimoine de Bury étaient réjouis. « On est très, très heureux de voir tout le monde », s’exprimait le président Pedersen. L’archiviste et administrateur, M. Mackley, s’est dit aussi « très satisfait ». À ses yeux, l’événement a l’avantage de « mieux faire connaitre l’histoire au public en général. C’est un sujet très intéressant. C’est plus pertinent que Facebook ! »

M. Pedersen abonde dans le même sens. « C’est notre mandat de promouvoir notre patrimoine. Ça devient de plus en plus difficile dans une société moderne. » En ce sens, il trouvait important que le déroulement de la journée se fasse dans les deux langues, une bonne partie des communautés de Bury et d’Eaton Corner ayant l’anglais comme langue maternelle.

Les diverses conférences sur l’histoire du transport ont été captées sur vidéo. « C’est dans le but d’avoir quelque chose à montrer aux écoliers ou aux réunions dans l’avenir. C’est pas dans un but lucratif, c’est dans un but éducatif », mentionne John Mackley. Il compte récidiver la tenue d’une telle activité dans le futur.