Marthe Coulombe

L’art, c’est ma vie!

Étienne Walravens, Le Tartan, Inverness, octobre 2018

Celle qui a vu naître le Musée du Bronze et qui l’a accompagné pendant 25 ans. C’est en 1987 à l’âge de 35 ans qu’elle reconnaît avoir eu la piqûre… la piqûre de quoi? Du bronze. Le plaisir de rencontrer et de collaborer avec les artistes, elle l’a gardé. La collaboration avec les créateurs de beauté, c’est sa source d’énergie, avoue-t-elle.

Marthe Coulombe est née à Lévis, mais a passé sa jeunesse dans la ville de Québec, sa petite famille a vécu plusieurs années dans le Vieux-Québec, ainsi qu’à Sainte-Foy. Elle a toujours fréquenté les écoles et même plus tard l’université de Québec.

L’année 1970, qu’elle a passée à l’École des métiers de Ste-Foy, fut des plus enrichissantes pour elle : les cours en art, graphisme, photos, dessins animés, entre autres, ont épanoui sa créativité. C’est cette année-là qu’elle rencontre Jacques Lisée de Thetford Mines. Elle le retrouvera plusieurs années plus tard dans la région. Jacques Lisée fut un des premiers sculpteurs à proposer une sculpture au Musée pour l’édition Collection en 1995. Il a maintenant une œuvre dans la galerie à ciel ouvert d’Inverness L’ange dans la rue des Érables Pourtant ses premières années de vie avec son conjoint se passent à Saint-Benoit (Mirabel), entre Saint-Eustache et Lachute, sur une ferme. Les fleurs, les légumes, les pommes, Marthe connaît ça… L’époque est celle des néo-agriculteurs, ceux qui ont été appelés chez nous Youks. L’aventure agricole se poursuit donc en 1980 à Inverness dans le Neuvième Rang où pendant quelques années la petite famille fait pousser des fleurs. Ils ont maintenant un petit garçon, François-Xavier.

Loin des villes cependant, la floriculture s’avère bien peu rentable. Une autre opportunité se présente en 1981, dans un tout autre domaine : l’Auberge d’Inverness est à vendre. Plus rien ne s’y passait, il fallait imaginer du neuf, ce que Marthe et Jean-Raymond vont faire avec un succès certain dont serait jaloux le festival, vu la notoriété des artistes qui se sont produits sur la petite scène de l’Auberge d’Inverness. Il ne s’agit pas moins que de Sylvain Lelièvre, Raoul Duguay, Richard Séguin et bien d’autres…Oui, ils ont dormi et chanté à l’Auberge. La fibre culturelle, la connivence avec les artistes grandissait en elle. L’établissement se vend cependant en 1986 à André et Lucie Dion que la plupart d’entre nous ont bien connus. Les années 85 et 86 sont aussi celles de la rédaction du livre Inverness édité par Marcel Calfat et la Corporation touristique en 1987 à laquelle Marthe collabore étroitement jouant plusieurs rôles. Un exemplaire de ce livre est disponible à la bibliothèque.

En 1987, la Fonderie de bronze se prépare à allumer son creuset. Elle fera ses premières coulées en 1988, Marthe est de la partie, ravie de travailler dans les bureaux le jour et d’apprendre le soir, avec Gérard Bélanger, les détours des procédés de fabrication d’une œuvre de bronze. Mais une autre occupation lui ravit le temps qu’il lui reste, l’obtention du baccalauréat en administration des affaires à Université Laval à Québec. Des années mouvementées, se sou-vient-elle, mais couronnées de succès.

L’Académie sera l’étape suivante pour les sœurs Coulombe. En effet, n’oublions pas Hélène, la sculpteure accomplie à laquelle nous devons plusieurs magnifiques pièces dont Picolo rencontre Da-li exposé depuis cet été précisément devant ce fier bâtiment historique. Ensemble, elles projettent d’en faire une galerie, un atelier en plus d’une demeure. Mais les destinées changent, le rez-de-chaussée sera le premier siège social du Musée en gestation à ce moment-là.

Enfin, après trois ans de construction matérielle et administrative, le Musée ouvre ses portes en juin 1995. Pendant les premières années, elle est chargée de la gestion de la galerie-boutique, des relations avec les sculpteurs et des expositions en plus de bien d’autres tâches, la polyvalence était plus que souhaitable. Cet aboutissement aurait dû la combler de bonheur, mais l’année suivante en 1996, le couple se sépare, mais pire encore, son fils meurt dans un accident de moto. Elle se réfugie dans le travail au Musée, ce qu’elle aime particulièrement et en 1999, changement de cap, elle sera celle qui réalisera toutes les collections du Musée, les Dieux d’Airain et les autres ainsi que plusieurs œuvres corporatives.

Les bijoux de bronze – …c’est dans les années 2000, avec l’appui de la directrice du Musée de l’époque, Michèle Joannette, que Marthe commence la création de bijoux dans l’atelier, ceux qui seront présentés et vendus dans la boutique.

C’est ainsi qu’elle renoue avec la créativité. Malheureusement la fermeture de l’atelier-production au Musée sera effective en janvier 2017, pour sa grande tristesse. Je ne peux vivre sans côtoyer l’art…dit-elle, c’est ma vie! Son talent est reconnu, en témoigne, l’honneur dont elle a été couronnée cet été lors de l’exposition Lystart.

Son travail, elle l’expose et le propose à la vente sur rendez-vous, à sa boutique, chez elle à côté du musée, mais aussi dans les marchés de Noël, aux Rendez-vous en Art et à l’occasion du Chemin des artisans.