Sylvie Gourde, Le Tour des Ponts, Saint-Anselme, novembre 2018
L’élection provinciale tenue le 1er octobre dernier comportait une nouveauté. Les jeunes de moins de 18 ans, accompagnés d’un parent, avaient le privilège de voter. Informés par leur enseignant, ils furent 43 à se présenter à l’école secondaire, lieu de vote de Saint-Anselme. Certains parents ont avoué leur scepticisme, sachant que l’âge légal pour voter est de 18 ans.
Ces garçons et ces filles ont pu ainsi suivre le processus. Il faut d’abord être inscrit sur la liste électorale. Cette liste, qu’elle soit provinciale, municipale et scolaire, est constituée de la liste électorale ayant servi au dernier scrutin et des modifications apportées, lorsque nécessaires. Ces renseignements et le fichier des personnes assurées à la Régie de l’assurance maladie du Québec (qui indique le nom à la naissance) sont recoupés afin d’attribuer à chaque électeur un code.
Il importe donc, lors de la réception de l’avis de l’électeur transmis par la poste quelques semaines auparavant de s’assurer de l’exactitude de ses nom, prénom et adresse. Une période est allouée pour faire les modifications nécessaires avant le grand jour électoral.
Lors du vote, chaque électeur doit confirmer son identité en présentant l’un ou l’autre des documents requis. C’est une règle incontournable. Bien sûr, il est fort probable que des membres du personnel électoral vous reconnaissent et attestent de votre identité. Mais c’est la règle tout comme il est nécessaire de présenter sa carte d’assurance maladie lors d’une visite médicale.
Il y a bien sûr la table de vérification de l’électeur qui permet de corriger certaines situations. C’est donc à cette même table que les jeunes pouvaient exercer leur droit de vote dans l’isoloir mis à leur disposition et déposer eux-mêmes leur bulletin dans l’urne réservée aux Électeurs en herbe. Leur action fut récompensée par la remise d’un tatou et d’un autocollant.
Bien sûr, ils n’ont pas eu à opter pour un candidat. Ils devaient plutôt indiquer leur choix de réponse à la question «Pourquoi penses-tu qu’il est important d’aller voter?»
- Pour que les idées de chaque personne soient entendues
- Pour choisir des personnes qui vont travailler pour moi
- Pour régler des problèmes
- Pour dire ce que je pense.
Après la fermeture des bureaux de scrutin, à 20 heures, les résultats furent compilés. La réponse la plus populaire à Saint-Anselme fut la suggestion «A». Les jeunes furent ravis de leur expérience. Nul doute que cette initiative marquera une participation plus active aux débats de la société. Ils ont compris qu’il y des règles pour que la démocratie s’exerce, pour grandir comme citoyen dans un pays libre.
Selon les statistiques émises le 2 octobre dernier, le taux de participation aux élections du 1er octobre 2018 a atteint 67,12 %. C’est près de quatre points de moins qu’en 2014 (71,43%) et sept points de moins qu’en 2012 (74,6%).
Aux dernières élections générales provinciales, 179 174 futurs électeurs et électrices ont vécu l’expérience d’une simulation électorale dans les 125 circonscriptions du Québec. Les jeunes ont voté à 41,5 % pour «A», 24 % pour «C», 17,6% pour «D» et 16,9 % pour «B». L’activité Électeurs en herbe s’avère un exemple tangible qui favorise un mieux Vivre ensemble par l’éducation à la citoyenneté. Elle permet de construire, chez les jeunes, la conscience citoyenne et de consolider l’exercice de la citoyenneté afin de contribuer à créer un monde écologique, pacifique, solidaire et démocratique. «On agit localement tout en pensant globalement».
Il n’y a pas à dire: tous les votes sont importants, même ceux de notre jeunesse.