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Mélange de couleurs

André Mathieu, Le Reflet du canton de Lingwick, Lingwick, septembre 2018

Le bleu et le rouge ont toujours identifié les formations politiques québécoises, avec le fleurdelisé, bien entendu. Qui n’a pas déjà entendu : « …le ciel est bleu et l’enfer est rouge… »? C’était au temps de Duplessis, et cette période (ciel bleu) fut qualifiée plus tard de grande noirceur. L’enfer rouge des libéraux deviendra la révolution tranquille avec l’élection de Lesage. Bien sûr qu’on plaisante avec les slogans des politiciens d’alors. Il reste que les couleurs des affiches électorales d’aujourd’hui sont les mêmes, le bleu, le rouge et le blanc fleurdelisé.

Le Parti Libéral a adopté le L en bleu et rouge incluant le fleurdelisé. La CAQ (Coalition Avenir Québec) s’affiche en trois lettres bleues sur fond blanc et l’inverse, lettres blanches sur fond bleu, toujours accompagnées du fleurdelisé. Le PQ (Parti Québécois) avec le cercle bleu pointé de rouge accroche des affiches blanches sur fond bleu, se rapprochant du sigle d’Hydro-Québec.

Si on mélange toutes ces couleurs (trois) pour s’identifier et se différencier des autres partis, ce n’est pas toujours réussi. Les électeurs ne peuvent plus voter bleu ou rouge, les couleurs des partis sont bien mélangées. Il y a le vote blanc : ça existe et consiste à laisser toutes les cases vides, pour manifester son mécontentement. Au Québec, les votes blancs sont inclus dans les bulletins rejetés. Chez nous, le mécontentement se manifeste surtout par l’abstention de voter. Il y a eu 42,6 % d’électeurs qui n’ont pas voté en 2008, le signe d’une indifférence très grande.

Comment voter si, de toute manière, on considère que c’est du pareil au même? Qu’on élise un parti ou l’autre, il y aura toujours des mécontents, c’est certain. La tendance, au Québec, c’est de voter pour sortir le gouvernement qui gouverne. Les Québécois ont montré la porte à Landry en 2003. Par la suite, Charest a goûté à la même recette, après une dizaine d’années. Mme Marois n’a pas savouré longtemps son rôle de Premier ministre du Québec, le PLQ de M. Couillard remportant l’élection suivante.

Nous, les électeurs, avons du travail à faire; comment démêler les couleurs? Parmi toutes les promesses électorales, il faut éliminer toutes celles qui n’ont aucune chance d’être autre chose qu’une promesse, c’est-à-dire, les promesses venant d’un parti sans aucune chance d’être élu. Parmi les partis qui peuvent faire le prochain gouvernement, toutes leurs promesses ne sont pas forcément réalisables, ou sont de celles qui ne sont pas d’intérêt pour nous et tout le monde. Il faut choisir ce qui nous convient, avec l’espoir de voir leur réalisation après l’élection et ne pas les oublier surtout.

Des promesses en santé, en éducation, en aide aux parents et en baisse d’impôt pour laisser plus d’argent dans nos poches. Le salaire minimum à 15 $ l’heure, c’est pas nouveau et n’a pas été réalisé parce que les petites entreprises auraient été pénalisées. Une chance que M. Lisée nous dit que le PQ redeviendra le parti des travailleurs. Autrefois, c’était plus simple, une promesse d’un bout de chemin ou la garantie de travailler si on votait du bon bord. Les perdants, au chômage. Il serait bon de faire la liste des promesses de chaque formation et choisir après étude de chacune.

Allons aux urnes avec une information suffisante pour choisir le prochain gouvernement. Soyons attentifs à ce qui se dira dans les prochaines semaines et choisissons le prochain gouvernement, notre prochain premier ministre et notre prochain député. Lequel des trois chefs de partis peut faire un premier ministre?

Chacun des trois partis principaux veut gérer le Québec et leurs promesses sont un mélange de couleurs semblables. C’est aux électeurs de décider.