Jean-Pierre Robichaud, Le Pont, Palmarolle, septembre 2018
À la suite des milléniaux 1.0, appelés les Y et nés de 1980 à 1999, les 2.0 sont nés à l’orée du 21e siècle. On les surnomme les Z. Les plus vieux ont donc 18 ans cette année. La plupart d’entre eux (82000) pourront voter pour la première fois au provincial le mois prochain. Et grâce à Justin, ces derniers pourront bientôt se procurer et fumer du cannabis légalement.
Ils s’apprêtent à entrer au Cégep et à l’université. Ce sont les travailleurs de demain. Ils seront aussi les dirigeants des prochaines décennies. Ils n’ont connu que le téléphone intelligent, ne regardent pas la télé et ne veulent pas d’auto. Ce sont eux qui mettront en terre, un à un, les boomers, nés entre 1945 et 1960.
C’est connu, les jeunes boudent la politique et leurs représentants. Ils n’en ont rien à cirer. Ils ne leur font plus confiance pour porter leurs idées et changer le monde. Fauchés, désertés, les partis politiques traditionnels agonisent. Seulement 5% des moins de trente ans sont membres d’un parti politique. Comment un parti dirigé par un boomer réussira-t-il à convaincre cette nouvelle cohorte à voter pour lui? Vivement la retraite, les 60 ans et plus!… Justin Trudeau, jeune et charismatique, véhiculant les préoccupations des moins de 40 ans, a réussi à en emmener un grand nombre aux urnes en 2015. Mais la réalité du pouvoir l’a rapidement rattrapé et il a profondément déçu ces derniers en reniant plusieurs de ses promesses innovantes. Les milléniaux se laisseront-ils baiser à nouveau, «se faire faire l’amour par en arrière sans leur consentement », comme dit vulgairement Rambo Gauthier, le king de la Côte-Nord? À quoi ressembleront la politique et ses représentants dans les prochaines décennies? Futé qui pourrait le prédire.
Au Québec et au Canada, tous partis politiques confondus, notons qu’il y a tout de même des Y (vingtenaires et trentenaires) qui militent au sein des partis ou qui sont dans les cercles du gouvernement. Ils arpentent l’antichambre du pouvoir. La plupart d’entre-eux voient autrement la façon de faire la politique et c’est tant mieux. Ces milléniaux 1.0 sont la transition entre la vieille politique et celle que pratiqueront les milléniaux 2.0.
Comme les boomers, pendant les années ’60 et ’70, les Y sont ancrés dans leur temps et dans leurs préoccupations qui sont à des années lumières de leurs contemporains. Ils n’attendent pas que nous leur cédions la place : en 2019, avec les Z, ils seront majoritaires. Tasse-toé mononcle!