Le directeur de l'Organisme de bassin versant (OBV) de la Yamaska, Alex Martin, et le maire Claude Corbeil lors du point de presse tenu à l'hôtel de ville de Saint-Hyacinthe.

La santé de la Yamaska est rétablie, ou presque…

Paul-Henri Frenière, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, août 2018

L’affaire avait fait grand bruit à l’été 2016. Des milliers de poissons sont retrouvés morts ou malades dans la rivière Yamaska à la suite d’un déversement d’eaux usées provenant de l’usine d’épuration. Les médias nationaux s’amènent en ville. L’administration municipale est dans l’embarras. On prend rapidement des mesures pour ne plus que ça arrive. Deux ans après la catastrophe, l’état de la rivière serait revenu à la normale. Ou presque…

C’est le constat qu’a rendu public le directeur général de l’Organisme de bassin versant (OBV) de la Yamaska, Alex Martin, lors d’un point de presse tenu à l’hôtel de ville de Saint-Hyacinthe. À la suite des événements, la Ville avait mandaté l’organisme pour étudier la situation et proposer des recommandations.

La question à poser : Est-ce que l’état de santé de la rivière est revenu au même niveau qu’il était avant le déversement? « Globalement, oui », a répondu Alex Martin. L’étude signale cependant une diminution d’abondance pour l’achigan à petite bouche et pour le crapet soleil. En revanche, la situation serait rétablie pour la perchaude.

« La nature est résiliente » a commenté le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, qui avait été questionné par les médias nationaux en juin 2016. Tout comme le maire Claude Corbeil d’ailleurs. L’affaire survenait au moment même où la Ville déployait une vaste campagne d’image pour la Grande région de Saint-Hyacinthe – Terre d’innovation.

Le maire Corbeil a tenu à rappeler que des actions ont déjà été accomplies et plusieurs sont prévues pour maintenir les efforts de conservation de la rivière. « Je rappelle que quelques mois après le déversement, une dizaine d’améliorations techniques ont été apportées par la Ville et la gouvernance a été revue sur le plan de la structure organisationnelle et des communications » a-t-il spécifié.

 

Continuer à poser des actions

Mais pour que la situation continue à s’améliorer, il faut persister à poser des actions. Et l’OBV en recommande un certain nombre dans son rapport.

Parmi celles-ci – et c’est évident – il faut limiter les effets négatifs des déversements (surverses) parfois inévitables. Il faut dire qu’en 2016, une série de circonstances et le manque de communication avaient engendré la catastrophe. Des mesures ont été prises pour ne plus que ça arrive.

On se rappellera qu’après la mort de ces milliers de poissons, on avait suggéré d’ensemencer la rivière avec des nouveaux : une solution qu’avait rejetée l’OBV et que l’organisme écarte encore. « L’ensemencement pourrait avoir des effets imprévisibles et même dommageables pour l’écosystème » maintient Alex Martin.

Enfin, l’OBV recommande de diminuer la pollution en lien avec les activités agricoles. Même si des actions ont déjà été entreprises, il y aurait encore place à l’amélioration. « Il faut poursuivre les efforts pour améliorer la qualité de l’eau et de l’habitat » précise le rapport.

(La présentation intégrale du deuxième bilan de l’OBV Yamaska peut être consultée sur le site Internet de la Ville, dans la section Services aux citoyens, Gestion de l’eau.)

 

Projet pilote de protection des bandes riveraines

La Ville de Saint-Hyacinthe a profité de l’occasion pour lancer un projet pilote de revégétalisation des berges de la rivière Yamaska. Au cours de l’exercice, une trentaine de propriétés riveraines en secteur urbain seront étudiées, en collaboration avec l’OBV Yamaska.

Ce projet permettra d’évaluer les contraintes que pourrait générer l’aménagement d’une bande de protection riveraine de 10 mètres. Aussi, on recueillera les opinions des riverains et on les sensibilisera aux avantages de maintenir une bande riveraine fonctionnelle.

« Au final, le programme de revégétalisation permettra une sensibilisation efficace et offrira des moyens de soutien et des incitatifs qui répondent aux besoins des Maskoutains riverains » estime-t-on.

Notons que ce projet est réalisé à la suite d’un portrait de l’état des bandes riveraines dressé par l’OBV Yamaska en 2014. L’étude avait permis de caractériser 400 terrains situés en zone urbaine. Les résultats ont démontré que certains secteurs montrent un recouvrement végétal réduit, une forte érosion des rives et la présence importante d’aménagement.