L’ÎLE IDÉALE – LIMITER LES PANCARTES « À VENDRE »

François Grenon, Autour de l’Île. Île d’Orleans

Tout est question de perception et quelqu’un qui ne connaît pas l’île d’Orléans peut, au nombre de pancartes qu’on y compte, avoir l’impression qu’elle est à vendre ; population vieillissante, marché stagnant, prix trop élevés, etc. Tout cela peut expliquer le grand nombre de propriétés à vendre, mais peut-être moins le nombre de propriétés invendues.

Il semble en effet que certaines pancartes prennent racine le long du Chemin Royal, des propriétés sont en vente depuis des années. Est-ce normal ? Non. Il y a ici une question qui dépasse le simple principe de l’offre et de la demande. Des prix trop élevés et des gens « pas pressés », le marché de l’île en semble inondé. Un vendeur qui n’est peut-être pas aussi motivé et déterminé qu’on le souhaiterait, ou un courtier qui n’a rien à perdre, allez savoir… mais un ou l’autre, cela nous dessert tous.

Je ne sais pas pour vous, mais lorsqu’on accueille des visiteurs à l’île une question est souvent posée : pourquoi il y a tant de propriétés à vendre ? Autrement dit : qu’est-ce qui ne va pas ici ? C’est agaçant, cela donne l’impression que l’île n’est pas un endroit attractif pour y vivre. Pourrions-nous faire autrement ?

Quand on connaît les moyens mis à disposition pour vendre, du Web en passant par les applications mobiles, la traditionnelle pancarte devient peut-être moins essentielle de nos jours. Pourrait-on réfléchir à une mesure pour diminuer cette pollution visuelle, causée principalement par ces propriétés invendues et possiblement invendables ? Par exemple en imposant une limite de temps raisonnable d’affichage sur le terrain pour laisser, après ce retrait de pancarte, le Web, les applications et les courtiers le soin de poursuivre leur travail ?

Le temps moyen pour vendre une maison varie d’un territoire à l’autre, mais il est nettement plus élevé à l’île dépassant les six mois. On peut penser en toute logique que si une maison ne trouve pas preneur dans une année, c’est qu’elle n’est pas affichée au bon prix. Que la pancarte reste accrochée à cette maison un an ou deux n’y changera rien.

Parce qu’on se soucie particulièrement du paysage, de l’architecture et de l’affichage permanent sur l’île, l’affichage temporaire devrait également être au coeur de nos préoccupations.