Maxime Plamondon, l’Itinéraire, Montréal
Maxime a 23 ans. Il est le deuxième plus jeune camelot de L’Itinéraire. Et le « petit nouveau » comme il dit : ça fait à peine trois mois qu’on peut le croiser au métro Viau. Sans domicile fixe à partir de ses 17 ans, d’abord dans Lanaudière, puis à Montréal pour la dernière année et demi, Maxime est depuis hébergé par l’une des Auberges du coeur. Il a d’ailleurs énormément de gratitude envers celles-ci. « Sans le communautaire, ma vie ne serait pas grand-chose, lance-t-il. C’est grâce à ce milieu si je ne dors pas dans une boîte de carton, si j’ai du soutien, si je fais encore partie de la société. »
Le café de rue, L’orignal tatoué, à Joliette occupe une place particulière dans son coeur. « Ça a été une famille pour moi. J’ai été le premier jeune à fréquenter le Café. D’autres m’ont rejoint ensuite. On a bâti le Café ensemble. ». Maxime a connu une enfance difficile, sur laquelle il ne voit pas l’intérêt de s’étaler. « Je ne veux pas axer sur mes problèmes. » Lorsqu’il dit cela, son regard laisse entrevoir un jeune homme sensible, réfléchi, qui souhaite manifestement se tourner vers l’avenir. Avant que sa santé ne l’empêche d’être pleinement fonctionnel au cours des dernières années, il comptait à la fois devenir travailleur de rue… et fleuriste ! « C’est très relié, répond-il à mon air amusé. Les deux mettent de la lumière dans la vie des gens. »
À L’Itinéraire, il trouve cette opportunité de donner aux autres. « J’arrive parfois à la station dans un état atroce. Les premiers sourires sont difficiles, mais quand j’en reçois en retour, c’est contagieux et je peux ensuite partager facilement cette petite flamme. » Maxime soutient avoir toujours senti le regard des autres, notamment en raison de problèmes d’apprentissage dus à un déficit d’attention. « À l’école, à la job, on prenait ma différence pour de la paresse. J’ai été en marge de la société bien avant d’être dans la rue. » L’itinérance, rappelle-t-il, découle d’un processus : elle n’arrive pas du jour au lendemain.
À L’Itinéraire, justement, il affirme ne pas avoir à se fondre dans un moule qui n’est pas le sien, et ainsi pouvoir vivre une marginalité qu’il revendique. « J’adore être camelot. Je peux m’habiller comme je veux, faire mon propre horaire. Surtout, j’aime les gens. C’est un métier qui m’aide à ne pas m’isoler. »
Ce qui l’aide aussi, ce sont ses longues marches sur le bord de l’eau, à Verdun. Maxime se sent bien lorsqu’il est en contact avec la nature. Il a également une spiritualité très forte. Ses rêves à court terme ? Avoir un appartement à lui… et un rat ! « De compagnie, évidemment ! Mais surtout, je voudrais enfin stabiliser ma santé. » Si vous le croisez, au métro Viau, rappelez-vous d’une chose : votre sourire est contagieux.