Alpagas de Camily Coup de coeur pour l’alpaga!

Daniel Rancourt, Le Félix, Saint-Félix-de-Kingsey
Alpagas de Camily est une ferme d’élevage d’alpagas et un établissement agrotouristique de 6,5 acres du rang 7 à Saint-Félix-de-Kingsey. Pour l’instant, le troupeau de Jocelyne Desjardins et Benoit Morin consiste en 10 alpagas, un lama, des coqs soyeux et des poules de fantaisie, des canards coureurs indiens (prédateurs naturels des limaces susceptibles de transmettre des parasites du chevreuil aux alpagas!), des lapins, etc.
C’est une longue quête personnelle qui a mené Jocelyne de Longueuil aux Alpagas de Camily. Enfant, elle aimait séjourner à la ferme laitière de sa tante à Amqui jusqu’à ce qu’elle se retrouve aux urgences plus d’une fois : allergique aux animaux de ferme! Mais pas aux hamsters, lapins, tourterelles, caniches, etc. Il y avait de l’espoir!
De passer tout ce temps aux urgences des hôpitaux lui ont donné l’envie de devenir infirmière. Après trois heures de cours, elle savait que ce n’était pas sa vocation!
Deux enfants plus tard, après plusieurs emplois, un nouveau conjoint rencontré au travail, Benoit Morin, Jocelyne découvre les alpagas lors d’une formation sur le comportement animal. Elle fait quelques recherches, travaille chez un, deux, trois éleveurs d’alpagas aux horizons et manières de faire différentes, pour tomber en amour avec Stella, un alpaga noir. Benoit est aussi tombé en amour avec Stella : « Cela n’a pas été facile, mais quand j’ai pu la toucher, cela a été un coup de coeur! Une grande émotion que celle d’obtenir la confiance d’un animal », confie-t-il.
Le projet était en marche. Avec trois alpagas en pension tout en demeurant à Longueuil, des cours de lancement d’entreprise, Jocelyne et Benoit ont amorcé les démarches pour se trouver un coin de pays où s’établir avec leur troupeau naissant. Et c’est en visitant une propriété à Saint-Félix qu’ils ont appris l’existence de « Alpagas Karisma » du 7e rang qui, par hasard, s’apprêtait à fermer ses portes ! Un mois plus tard, l’affaire était conclue et le 8 août 2015, ils prenaient possession de leur ferme!
Depuis la boutique Alpagas de Camily a ouvert ses portes, en plus de sa boutique en ligne, et les activités se multiplient : visites guidées, ateliers de savon feutré ou d’éleveur d’un jour, membre de « Terroir en VR » (offrant des haltes pour les voyageurs en véhicules récréatifs), en attendant des cours et sessions de zoothéraphie…
Vertus de l’alpaga
« La fibre (ou laine) de l’alpaga est creuse comme une paille, ce qui lui confère des vertus isolantes supérieures : la fibre (ou laine) de l’alpaga est sept fois plus chaude que la laine de mouton, explique Jocelyne. C’est doux, ça ne pique pas et c’est hypoallergénique. C’est une fibre sans lanoline. On en fait du fil à tricoter et du feutre ».
Les alpagas sont tondus une fois par année, généralement au printemps, et donnent trois catégories de fibres qu’on sépare et qu’on trie avant de les envoyer dans une filature de Bromont d’où les fibres reviennent prêtes à l’usage : pour tricoter tuques, foulards, gants, mitaines et bas, et fabriquer des produits de feutre d’alpaga.
Un alpaga pèse en moyenne 160 livres (plus de 70 kilos) et peut vivre jusqu’à 25 ans. C’est un animal qui s’adapte facilement à son environnement, pas difficile à soigner, qui est calme, curieux et peut être apprivoisé avec de la patience. En Amérique du Sud, on exploite l’animal uniquement pour sa fibre alors qu’en Amérique du Nord, on a commencé à faire le
commerce de sa viande. « Il y a plus d’une centaine d’éleveurs d’alpagas au Québec »,
conclut Jocelyne Desjardins en invitant la population à passer faire un tour aux Alpagas de
Camily.