ROCL : des miettes pour le communautaire

Valérie Lépine, Journal des Citoyens, Prévost

Avant même que le budget provincial soit présenté, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) dénonçait la situation des services de santé et services sociaux dans la région. La présentation du budget n’a fait que raviver leurs critiques.

Le ROCL, qui représente 145 organismes dans les Laurentides, décrie depuis un bon moment les répercussions des nombreuses coupes dans le système de la santé sur les organismes communautaires.

Dans des lettres adressées au mois de mars au Bureau du protecteur du citoyen et au Commissaire régional aux plaintes et à la qualité des services, plusieurs organismes membres du ROCL ont mis en lumière l’ampleur des pertes et ruptures de services pour la population des Lauren-tides. Le Regroupement donnait comme exemples les suivis interrompus, les critères d’accès plus étroits laissant beaucoup de personnes de côté, l’accueil psychosocial du CLSC qui n’est plus accessible pour des personnes qui font une première demande, la réduction du personnel dans les CLSC, les délais d’attente extrêmement longs pour des évaluations en pédopsychiatrie et le remplacement de l’accueil psychosocial par la ligne 811.

Le ROCL affirme que dans ce contexte la population se retourne de plus en plus vers les organismes communautaires, étant donné que les délais de prise en charge des personnes par le réseau public sont très longs. Cependant, ces organismes sont débordés et n’ont pas la capacité d’en faire plus. En effet, selon le ROCL, le financement des organismes communautaires qui provient essentiellement du ministère de la Santé et des Services sociaux à travers le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), est nettement insuffisant pour supporter les missions de ces organismes depuis plusieurs années.

De plus le budget Leitao de cette année ne semble pas rétablir la situation. Dans un communiqué de presse daté du 3 avril, le Regroupement dénonce le fait que le ministre des Finances semble avoir préféré saupoudrer des montants qui ne répondent ni aux besoins ni aux demandes des organismes communautaires. Les 17 millions d’argent frais annoncés pour le programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) serait nettement insuffisant. « C’est un tout petit investissement! En fait, ce montant annoncé pour tout le Québec correspond à peine aux besoins des Laurentides. Nous sommes à des années lumière des besoins globaux exprimés par les organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux qui totalisent 355 millions de dollars annuellement », a décrié Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL.

« Nous nous serions attendus à un rattrapage majeur dans le financement à la mission des groupes communautaires autonomes qui sont littéralement à bout de souffle et qui tentent de répondre aux besoins de plus en plus grands de la population. Pire encore, M. Leitao a promis de revenir à une gestion plus serrée des finances publiques après l’élection. En fin de compte, ce sont des personnes humaines, des familles et des communautés qui vivent avec les impacts de ces décisions », a conclu Linda Déry, coordonnatrice du ROCL.