Éric Cyr, Le Trait D’union du Nord, Fermont
Une cohorte de dix étudiants au programme de maîtrise en design de l’environnement à l’École de design de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), accompagnés de leur professeur Patrick Evans, était de passage à Fermont, du 17 au 20 mars, dans le cadre d’un voyage organisé par N360, un laboratoire de recherche-création de cette institution d’enseignement axé sur le design d’environnements nordiques, avec l’appui du projet de recherche « Habiter le Nord québécois ».
Le cortège estudiantin a amorcé son périple nordique en direction de Kuujjuaq au Nunavik. Ils ont d’abord atterri à l’aéroport régional de Wabush au Labrador avant de se rendre à Fermont.
Cet atelier incluant un voyage de recherche et de création dans le Nord québécois est réparti dans plusieurs localités et Fermont constituait la première étape du parcours. Les étudiants y ont présenté une exposition de leurs maquettes à la loge des Moose lors des déjeuners du dimanche où ils ont pu échanger avec la population. Ils ont aussi fraternisé sur place avec des Innus de Uashat mak Mani-Utenam et Pessamit sur la Côte-Nord, qui se sont déplacés dans le cadre du Défi Taïga Carnaval, et qu’ils ont aidés à monter un shaputuan, une grande tente conique traditionnelle, sur le site de l’événement avant de prendre un thé du Labrador en leur compagnie. Le groupe, qui était par la suite attendu par la nation innue de Matimekush-Lac-John enclavée dans la municipalité de Schefferville, s’y est rendu par train en empruntant le Transport ferroviaire Tshiuetin.
Vie nordique d’hier à aujourd’hui
Lors de leurs déplacements, les étudiants se sont initiés aux défis et aux réalités nordiques. La formation est structurée autour de deux projets, le premier consistant à concevoir et à réaliser une exposition itinérante de design issu des régions circumpolaires. « Cette exposition encourage des comparaisons entre des solutions concrètes traditionnelles et contemporaines développées par différentes cultures nordiques québécoise, inuite, groenlandaise, scandinave, japonaise, chinoise, russe et autres dans le but de définir des paramètres du design nordique. Nous visons une réflexion large sur les liens entre design et nordicité », confie M. Evans. Le deuxième projet vise à livrer 20 exemplaires du jeu Sanannguagait au réseau des centres de la petite enfance (CPE) du Nunavik. Ce jeu de construction basé sur les syllabiques inuites a été développé au Laboratoire N360 de l’UQAM dans le cadre d’une pratique collaborative.
« Lors de notre séjour, les étudiants collaboreront avec l’Administration régionale Kativik (ARK) et les enseignants de 14 villages du Nunavik pour préparer du matériel de soutien et des activités ludiques et pédagogiques portant sur le jeu afin de susciter des discussions sur l’environnement bâti dans les écoles de cette région nordique. »