Véronique Dumais, Le Trait d’Union Du nord, Fermont
Une journée d’élection c’est comme un gros cadeau de Noël pour moi ! Ouais, t’as bien lu ! Si tu savais à quel point j’ai eu hâte d’avoir 18 ans rien que pour aller voter. J’oublie une foule de trucs dans ma vie quotidienne (rendez-vous, renouvellement de cartes, « name it » !) mais c’est impossible que j’oublie de valider ma présence sur la liste électorale. Pour te donner une idée, c’est la première chose que je checke quand je déménage ! La politique, c’est du sérieux !
J’suis le genre de fille qui suit les campagnes électorales, qui écoute les débats et qui espère toujours trouver un(e) ami(e) aussi passionné(e) de politique que moi pour écouter religieusement la soirée électorale ! JA-MAIS évident, faut toujours que je sorte mes meilleurs arguments !
Et c’est là que ça se corse ! Combien de gens se foutent de la politique ? La plupart des 25-35 ans n’ont aucun intérêt et disons que la corruption des dernières années a « fessé fort ». Honnêtement, je te comprends. C›est pas comme si nos politiciens étaient irréprochables et que notre système de politique servait les amis des uns et des autres « tsey » ! Malgré la corruption, les scandales, les mauvais investissements et les gouvernements qui ont plus de gueule en campagne électorale qu’en quatre ans de mandat, j’suis la fille qui espère une sphère politique améliorée. Transparence. Parité. Proximité. Égalité. Liberté. La grosse affaire. J’suis aussi une citoyenne qui se rappelle qu’au Québec, avant 1940, les femmes n’étaient pas assez importantes aux yeux de la société pour obtenir le droit de vote. À chaque élection, j’me dis que c’est peut-être mon vote et celui d’une génération qui veut se faire entendre qui changera la donne. Ben quoi, faut être le changement qu’on veut voir dans le monde !
Plus les gens s’entêtent à me dire que la politique c’est de la merde, plus ça me motive à leur rappeler qu’en 2017, y’a encore des peuples qui se battent et qui font la guerre pour destituer la dictature qui les gouverne et obtenir le droit de vote pour élire une démocratie. T’imagines, des gens sont prêts à mourir pour obtenir le droit de vote. MOU-RIR. Analogie 101 : tu travailles dans un milieu syndiqué. Si ton employeur parle de toucher à des acquis, tu montes aux barricades en gueulant haut et fort que des vieux d’la vieille se sont battus pour obtenir ces droits. J’te juge pas là, au contraire je te félicite de protéger ces acquis ! Pourquoi ça pourrait pas être la même chose en politique ? On a le droit de vote et on en profite même pas, ça me décourage. On le prend pour acquis et y’a rien de pire que ça. J’veux dire c’est grâce à des Idola St-Jean et des Thérèse Casgrain que les femmes ont le droit de vote aujourd’hui. Ce sont des Pauline Marois, des René Lévesque, des Robert Bourassa et des Françoise David qui ont cru en leurs rêves de changer pour le mieux les programmes politiques de notre société.
La moindre des choses pour remercier tous les candidats qui se sont présentés serait d’exercer ton droit de vote. Même si t’annules ton bulletin, au moins j’me dis que ton intérêt pourrait éventuellement revenir et ça, ben ça me rend heureuse! Si jamais tu t’en fous, j’veux juste te rappeler que pendant quatre ans, t’as aucunement le droit de chialer et de critiquer le gouvernement. Prochaine élection, t’iras voter !