Un grand bénévole

André Chrétien, Le Pont de Palmarolle, Pamarolle

En 1985, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies a institué la Journée internationale des bénévoles, le 5 décembre, afin de
souligner toute l’importance de la contribution des bénévoles au développement économique et social des communautés1. Ça tombe au bon moment, car notre journal communautaire a décidé de nommer son bénévole de l’année en ce mois qui lui est consacré.

Et pour son engagement dans la communauté palmarolloise et régionale le nom de Jean-Pierre Robichaud, le président et journaliste du Journal Le Pont de Palmarolle a été retenu. Avant d’entamer son panégyrique faisons d’abord sa biographie. La première fois qu’il a ouvert les yeux, il était le premier à goûter au lait maternel, car treize autres nourrissons auront le privilège d’être, comme lui, invités à leur premier repas.

Comme bien d’autres Abitibiens ses parents étaient des pionniers; son père après une installation à Roquemaure en 1936 déménagea à Manneville où Jean-Pierre est né en 1946. Après son primaire à l’école du rang, le « péril jaune » l’amènera en élément latin au Séminaire d’Amos. Cet établissement de haute gamme à l’époque visait l’éducation des jeunes, par des études classiques, en vue de former de futurs prêtres. Après quatre ans, le jeune adolescent se rendit à l’évidence que son caractère ne répondait pas aux exigences de la vie cléricale et décida que sa formation était complète. Il fit donc son baluchon et, malgré le désespoir de sa mère, il sauta à bord du train pour Montréal. Aprèsavoir défrayé le coût de son passage, il lui restait 5 $ en poche en descendant au Terminus Central (coin Berri-Ontario).C’est après avoir été reçu chez une « bonne matante » qu’il se mit à la recherche d’un emploi. Il dut donc traîner ses savates sur les trottoirs de la Métropole quelque temps. Comme l’appétit lui tenaillait l’estomac, il se résigna à dépenser les derniers sous de son cinq piastres en entrant dans un restaurant pour manger le douzième hot-dog depuis son arrivée. Au moment de payer l’addition, il osa donc demander à la « waitress » pour parler au propriétaire. Ce dernier s’avança à la caisse pour savoir ce que voulait ce client pensant sans doute qu’il se plaindrait de la qualité de la nourriture ou du service. À sa grande surprise, ce jeune homme lui demandait s’il n’avait pas un emploi disponible pour lui. À voir ce grand efflanqué lui offrir si humblement ses services, le restaurateur lui répondit : « Ben mon gars tu tombes bien, j’ai justement besoin d’un helper pour le cook »… c’est ainsi que J.-Pi devint assistant, puis ensuite, pâtisser de métier. Avait-il peur de devenir empâté avec le temps? Il décida donc de poser sa candidature comme pompier, et, quelle surprise! on l’invita à une formation à la suite de laquelle il fut admis dans la brigade des soldats du feu. C’est à cette époque qu’il brûla d’amour pour Christiane Corriveau qu’il épousera. Deux beaux garçons naîtront de cette union. Puis il y eut déménagement à Saint-Alexis-des-Monts, patrie de Christiane. Il faut ici omettre certains faits importants dans la vie de notre héros, car le but de cet article est d’expliquer le pourquoi de notre choix de Jean-Pierre comme bénévole de 2017.

C’est en 1979 que M. Robichaud et son épouse décident d’unretour en Abitibi et de l’achat d’une ferme à Palmarolle. Dès son installation sur notre sol, il fut sollicité pour oeuvrer bénévolement au sein d’organismes locaux et régionaux. Et, comme son nouveau métier d’agriculteur s’y prêtait, c’est d’abord au sein de l’Union des producteurs agricoles (UPA) qu’il s’engagea à servir ses collègues comme président du secteur Lac Abitibi de 1980 à 1986. Voyant ses capacités de rassembleur et ses compétences comme organisateur, on lui confia la vice-présidence régionale, c’est-à-dire tout le territoire de l’Abitibi- Ouest et Est à l’UPA. Revenons au niveau local où il fut désigné en 1987 comme président des Loisirs de Palmarolle. C’est sous sa gouverne qu’on organisa « l’événement Rogatien Vachon ». Plus tard, on procéda à l’installation de la glace artificielle et à la nouvelle désignation de l’aréna, d’où l’on retint le nom de : aréna Rogatien Vachon. Ce fut une superbe occasion qui nécessita la participation de l’ancienne équipe des Braves « coachée » par Rogatien lui-même. Soulignons, entre autres, l’apport du regretté Alfred Nicol avec lequel Jean-Pierre a étroitement collaboré, pendant quinze années, aux Loisirs de Palmarolle. Dans la même sphère, soulignons aussi le rôle de président de la Ligue des vétérans au hockey occupé pendant plusieurs années assisté de deux de nos meilleurs citoyens et sportifs : Conrad Boissonneault et Alfred Nicol.

Le summum de l’engagement local dans une municipalité c’est de siéger au conseil municipal, eh bien! celui dont on parle a été membre actif de 1986 à 1988. À cette époque les mandats de conseillers et de maire n’étaient que de deux ans. En 2013, le Réseau libre savoir, rattaché à l’Université du Québec, faisait appel à M. Robichaud pour l’organisation des cours donnés dans son programme offert aux gens de 55 ans et plus sur le territoire de l’Abitibi-Ouest où, pendant trois années, il a apporté sa précieuse collaboration, son savoir et son amour de la culture. Permettez-moi une petite parenthèse : Jean-Pierre Robichaud a remporté le prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue pour l’écriture d’un roman intitulé Les coureurs d’aventures en 2002 publié par l’ABC de l’édition et vendu à la grandeur du Québec à près de mille exemplaires.

Puis l’amour des mots l’a également amené au poste de journaliste au Journal Le Pont de Palmarolle en 2012, pour ensuite en assumer la présidence. C’est lui qui fut l’instigateur du virage numérique de notre mensuel communautaire. Vous pouvez maintenant suivre toutes les nouvelles sur notre page Facebook (journal le pont de Palmarolle) et sur notre nouveau journal Web (journallepont.ca). Vous pouvez aussi vous référer à tous les articles du Journal Le Pont parus depuis dix ans à cette adresse : (journallepont.ca/archives). Je puis aussi ajouter qu’il s’est engagé comme organisateur et travailleur volontaire au sein d’un parti politique qui répondait à des valeurs auxquelles il adhérait.

Si on profite de belles fêtes comme Soirée Vins et Fromages de même que Bières et Saucisses, c’est aussi lui qui en a lancé l’idée lors de son passage aux Loisirs. Il a même, pendant deux années, participé activement devant les fours à la préparation et à la cuisson des mets et, les lendemains, à la corvée de nettoyage et de lavage de la vaisselle, en fait tout ce qui est si agréable à faire les lendemains de party surtout quand ce sont les autres qui s’amusent pendant que toi tu bosses comme un diable.

Voilà, Jean-Pierre, l’hommage que l’on te fait et que tu mérites en cette journée des bénévoles. Chers lecteurs, donnez donc suite à cet article en offrant vous aussi de vive voix vos hommages à ce grand bénévole.