Dans son fauteuil roulant, Jani Barré mène sa vie à vitesse grand V. Rien n’arrête l’auteure, humoriste et conférencière, pas même le demi-marathon de Montréal. Pour une cinquième année consécutive, la Maskoutaine a ajouté cette course de 21 km à son impressionnante feuille de route.
Ceux qui la connaissent le savent : Jani Barré est une guerrière. Atteinte de la maladie de l’ostéogenèse imparfaite, qui rend les os anormalement fragiles, elle a vu son enfance ponctuée de 157 fractures. Jusqu’à trois fractures par semaine, a-t-elle précisé. Après avoir passé près de la moitié de sa vie à l’hôpital, sa santé lui permet aujourd’hui de vivre à fond.
« Les gens me demandent souvent pourquoi je suis aussi heureuse, mais c’est parce que j’ai envie de vivre. Ça fait 14 ans que je n’ai pas eu de fractures et c’est très rare. Ma santé va tellement bien, c’est une deuxième chance que la vie m’a donnée », a expliqué Jani Barré. Sobre depuis trois ans, elle se réjouit d’être en santé plus qu’elle ne l’a jamais été auparavant.
Quand l’humoriste et conférencière n’est pas sous les projecteurs, elle s’adonne à la boxe et à la course. Depuis cinq ans, elle participe au demi-marathon de Montréal, dont la dernière édition s’est déroulée sous la canicule, le 24 septembre. À la pluie battante, dans le froid ou dans la chaleur, Jani Barré avance droit devant avec l’impression d’être enfin normale dans cette masse de coureurs.
Elle en parle avec l’étincelle dans les yeux ; celle qui ne dort jamais chez Mme Barré. « Chaque fois que je réussis, c’est une fierté. Je me rappelle du Défi Gérard-Côté, à Saint-Hyacinthe, il y a deux ans : il y avait de la grêle. C’est ma plus grande réussite parce que même si j’étais complètement gelée à un point où j’avais du mal à pousser mes roues, j’ai continué. J’ai failli mourir plein de fois dans ma vie et ce n’est pas une course de 15 km qui va m’arrêter », s’est-elle félicitée.
Le défi en était également un de taille, le 23 octobre, lors de la course de 10 km, à Magog, en raison des nombreuses pentes qui rendaient les coups de roues plus exigeants qu’à l’habitude. Elle s’est tout de même exclamée sur les réseaux sociaux en écrivant : « De la côte, de la côte, plein de côtes, mais le cœur heureux ! Je suis en santé au boute, je suis tellement heureuse dans la vie ! »
Dès la prochaine année, elle tentera de se démarquer lors du demi-marathon d’Ottawa, dans le but de se qualifier pour celui de Boston. Très confiante, elle croit qu’il ne s’agit que d’une question de temps avant qu’elle se retrouve sur la piste de course américaine dont elle rêve.
L’humour au quotidien
Jani Barré est une femme à tout faire, ou presque. « Je suis à louer », a-t-elle dit à la blague, pour indiquer sa disponibilité à faire des conférences et des spectacles, avant qu’on puisse la voir dans les salles de spectacle du Québec pour son premier « One Woman Show » : Tout simplement pas barré.
Confinée à son fauteuil roulant, elle ne fait rien comme les autres et elle aime en rire. En quittant l’entrevue, l’humoriste se dirigeait d’ailleurs vers le lave-auto pour laver… sa chaise. « Moi, ça me coûte 2 $ pour l’intérieur et l’extérieur », a-t-elle lancé, tout sourire. C’est un avant-goût des nombreuses anecdotes tirées de son quotidien qu’elle se plaît à raconter dans son spectacle.
« Ce que je veux avant tout, c’est inspirer le plus de gens possible dans tout ce que je fais », a-t-elle répété à quelques reprises. Elle sait déjà le faire dans son livre autobiographique 157 fractures, cosigné avec son père Bernard Barré, et on ne peut s’attendre à rien de moins lors de ses prochaines entrevues télévisées à La Victoire de l’amour, en février, ainsi qu’à Mitsou et Léa, à l’automne. « Ce sera très émotif », a avancé Jani Barré, après avoir complété les tournages.