Audrey Roberge et l’économie circulaire

Réal Malouin, La Quête, Québec

Audrey Roberge travaille au Conseil régional de l’environnement de la Capitale nationale (CRE), depuis trois ans, à titre de conseillère en économie circulaire. Audrey a fait des études à l’Université du Québec à Montréal, en droit et relation internationales, puis à l’Université de Sherbrooke, où elle a fait sa maîtrise en gestion de l’environnement.

Après m’avoir fait visiter ses locaux, Audrey Roberge m’amène sur une belle terrasse ensoleillée du Centre de l’environnement Frédéric-Bach ou a eu lieu cette entrevue ponctuée par les rires gracieux de cette jeune dame remplie d’espoir en l’avenir.

« Le CRE est un organisme à but non lucratif qui existe depuis 1989. Donc l’organisme fêtera bientôt ses 30 ans d’existence, ce qui lui confère, selon Audrey, une certaine crédibilité. Il existe des CRE dans chacune des régions administratives du Québec. Le CRE de la Capitale nationale a développé particulièrement la question de la gestion des matières résiduelles, la préservation des milieux naturels, l’adaptation aux changements climatiques et les questions qui concernent la santé environnementale, donc la relation entre la santé de l’humain et l’environnement dans lequel il évolue. »

« Le CRE a un mode de fonctionnement démocratique; nos actions sont axées sur la concertation. Nous voulons vraiment sonder les citoyens, s’enquérir des instances publiques, des entreprises, des institutions et mettre tous les acteurs d’un même enjeu autour d’une table pour discuter de solutions face à des problèmes particuliers. »

« Par exemple, dans le projet d’économie circulaire duquel je suis responsable depuis cet été, nous avons posé plusieurs actions de concertation. Nous avons eu une rencontre dans le cadre d’un comité où étaient présents des gens de la ville de Québec, des recycleurs, des conditionneurs, des recycleurs, des génies-conseils, des entreprises, etc. Donc, c’était une activité de concertation lors de laquelle nous avons discuté de la façon que nous pourrions faire émerger concrètement notre projet d’économie circulaire dans la région de Québec et voir comment étendre le projet à plus grande échelle, avec le soutien d’autres CRE. Bref, ensemble, nous avons rêvé le futur pendant deux heures », ajouta Audrey sur un ton optimiste et résolu.

Oui, mais qu’avez-vous fait de concret jusqu’ici?

« Effectivement le projet est nouveau. Il a été lancé le 6 septembre dernier. Sur le terrain, nous avons déjà des entreprises qui croient aux vertus de ce type de projet. L’économie circulaire est une réponse à un modèle d’économie linéaire qui va dans le sens du développement durable. Actuellement, nous avons un modèle qui demande que l’on aille puiser des ressources naturelles, comme le pétrole, le bois, les minéraux, etc., à l’autre bout du monde, qu’on les transforme et qu’on en fasse un produit qui sera accessible à la consommation et qui, à sa fin de vie utile, sera simplement jeté à la poubelle. »

Pour Audrey Roberge, le recyclage du papier est un bel exemple d’économie circulaire. Nous venons toucher ici à deux enjeux importants. En premier lieu, la préservation des ressources naturelles et, en second lieu, le problème des déchets qui sont souvent source de pollution (gaz à effets de serre et pollution des nappes phréatiques). « Donc, l’environnement y gagne, et le milieu des affaires, également. Le modèle d’économie circulaire que nous promouvons permet de créer des emplois locaux de bonne qualité! », ajouta Audrey.

« Le principe d’économie circulaire n’est pas une nouveauté et il a déjà fait ses preuves ici et ailleurs dans le monde. Un autre exemple, ici à Québec, serait l’incinérateur qui produit une ressource réutilisable, de la vapeur à très haute température. Cette vapeur est envoyée vers la papetière située en face qui l’utilise dans son procédé de fabrication pour chauffer la pâte à papier. »

Selon Audrey Roberge, la société a beaucoup à gagner avec ce type de projets, puisqu’il s’inscrit dans la logique du développement durable. « Ce principe économique a pour objectif de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie ».

Je tiens à remercier sincèrement Audrey Roberge pour cette entrevue.