A vocate et conseillère dans une centrale syndicale, Nicole Bergeron travaille en moyenne 50 heures par semaine, prend soin de sa mère et s’implique dans la collectivité. Elle ne considère pas qu’elle est une proche aidante.

La résilience d’une battante

Amélie Singcaster, La Gazette, Mauricie

En octobre 2015, Nicole apprenait que sa mère était atteinte d’un cancer de la bouche au stade 4, que son frère avait le cancer du poumon et qu’elle avait de la pyrrhotite chez elle. « J’ai accompagné mon frère à SoFlcomrel, et parfois à Boucherville et Montréal pour ses traitements de chimiothérapie. Ça pouvait représenter deux jours par semaine à Sorel. Puis, le reste de la semaine je me rendais à Québec pour accompagner ma mère qui était hospitalisée par suite de l’opération pour son cancer Comme mon frère était à Sorel, incapable de venir à l’hôpital à Québec, on parlait par téléphone. Maman parlait à son fils par téléphone », explique Nicole, la voix nouée par l’émotion.
Consciente de son horaire devenu soudainement trop chargé, Nicole a décidé de demander un arrêt de travail de six mois. « C’est le plus beau cadeau que je me suis accordé. Je suis contente parce que j’ai pu être jusqu’à la dernière minute avec mon frère », confie-t-elle. Son frère est décédé en janvier 2016.

Nicole mentionne que ces six mois l’ont protégée en l’empêchant de tomber malade alors qu’elle se dévouait à temps plein aux soins de ses deux proches. Elle avoue avoir recommencé le travail en forme grâce à ce congé prolongé. « Mon frère avait été enterré. Mon deuil était vécu en partie. J’étais capable de reprendre la vie normalement. Aussi, maman était stable. J’ai pris des congés pour l’accompagner à Québec à divers rendez-vous. »

« Il y a une souplesse chez mon employeur, parce qu’il sait que les employés sont flexibles pour accomplir leurs heures de travail. C’est un travail professionnel, ce qui fait que je n’hésite pas à travailler jusqu’à minuit ou une heure du matin si c’est nécessaire. En même temps, quand j’ai des rendez-vous avec ma mère, je ne suis pas au bureau, mais j’ai toujours mon téléphone intelligent. Je réponds à mes courriels, j’apporte de la lecture », précise-t-elle au sujet de la conciliation avec son travail.

Étant donné tout ce qui précède, la prochaine affirmation de Nicole peut surprendre : «Je ne me considère pas comme une proche aidante. Pour moi, ce que je fais, c’est la normalité, j’accompagne ma mère. Pour moi, un proche aidant c’est une personne qui laisse son travail pour se consacrer à 100% à cet accompagnement pour permettre aux gens de rester le plus longtemps possible chez eux. Dans ma définition, je l’étais au moment où j’ai pris un arrêt de travail de six mois. Maintenant, je le fais au travers de mon travail. C’est ma vision à moi. »
Eh bien, Nicole, comme bien d’autres personnes dans votre situation, vous êtes une proche aidante !