Geneviève Poirier-Ghys, Journal Des Voisins, Septembre 2017
Il y a quelques années déjà, un sondage de la firme Léger Marketing révélait que la moitié des résidants de la région métropolitaine de Montréal (51 %) font pousser des aliments dans leur cour arrière, sur leur balcon ou dans un jardin.
Aujourd’hui, l’agriculture urbaine gagne en popularité et se diversifie. Les initiatives d’élevage de poules, la présence de jardinets collectifs au coin des rues et la production de miel urbain ne sont que quelques exemples qui défraient la manchette régulièrement… sans oublier les jardins communautaires, une pratique agricole bien ancrée à Montréal.
Les jardins de la Victoire
Un jardin communautaire est une parcelle de terre divisée en petits jardinets
cultivés par une ou plusieurs personnes. Le concept est simple, mais populaire!
Déjà au début du siècle dernier, on comptait à Montréal sur la présence des jardins de la Victoire. Durant la guerre, les citoyens étaient invités à cultiver leur
terrain, des terrains vagues ou d’anciens jardins afin d’acheminer de la nourriture aux alliés d’outre-mer. Rapidement, la valeur réelle des jardins de la Victoire a reposé sur leur importance symbolique et sociale, plutôt que sur la productivité maraîchère.
Le programme de jardins communautaires tel qu’on le connaît aujourd’hui à Montréal a vu le jour en 1975 afin de répondre à une demande des résidant pour assurer leur sécurité alimentaire. Le programme a rapidement évolué. Avec plus de 8 500 parcelles réparties parmi 98 jardins dans 18 arrondissements, Montréal compte aujourd’hui l’un des plus importants programmes d’agriculture urbaine au monde, devant New York et Toronto.
L’arrondissement Ahuntsic-Cartierville compte huit jardins communautaires qui
sont gérés par Ville en vert, mais il faut parfois attendre quelques saisons pour avoir la chance de se faire attribuer un jardinet. La culture d’aliments frais et sains est-elle la seule raison qui explique l’engouement des citoyens envers les jardins communautaires?
Une multitude de retombées
Il n’y a qu’à se promener d’un jardinet à l’autre et à discuter avec les jardiniers pour comprendre que la production d’aliments n’est pas la seule raison qui anime ses passionnés. « J’y rencontre mes voisins », « Ça me tient en forme », « C’est beau et c’est bon, veux-tu goûter ? », « C’est une source intarissable Jardin Pierre-Lapointe au parc Ahuntsic d’apprentissage », sont quelques-unes des réponses que j’ai reçues de la part de jardiniers d’Ahuntsic.
Comme quoi, les jardiniers du dimanche comme les jardiniers plus expérimentés
récoltent tout au long de la saison les légumes de leurs potagers, mais aussi les bienfaits qu’ils retirent de cette activité.