Marjolaine Jolicoeur, L’Horizon, Octobre 2017
On retrouve dans nos forêts, accroché sur les bouleaux jaunes, un véritable concentré de molécules thérapeutiques : le chaga. Afin de commercialiser ce champignon médicinal, deux jeunes femmes des Basques, Julie Sylvain et Isabelle Blouin, ont fondé l’entreprise Chaga du Bas.
« Notre projet est né à l’hiver 2016 au moment où j’ai reçu un diagnostic de leucémie myéloïde chronique, raconte Julie Sylvain. Je connaissais les bienfaits du chaga depuis plusieurs années, mais j’ai décidé d’en consommer tous les jours afin d’atténuer les effets secondaires des mes traitements de chimiothérapie. Mon niveau d’énergie a alors fait une belle remontée tout comme mes résultats sanguins ».
Isabelle Blouin connait bien pour sa part la cueillette des champignons, ayant déjà travaillé aux BIOproduits de Sainte-Rita.
Chaga du Bas offre deux produits à base de chaga. Le Fluide généreux est une décoction élaborée afin de soutirer le maximum des propriétés du champignon. Ce breuvage forestier légèrement amer a un goût terreux de sève. On peut le boire tel quel ou y ajouter un peu de sirop d’érable. Le Chaga chai, qu’on déguste comme un thé, renferme cannelle, cardamome, anis étoilé, poivre, clou de girofle et cumin.
Une teinture mère de chaga, contenant une source de vitamine D assimilable par l’organisme, devrait être bientôt disponible.
Transformation du chaga
Julie Sylvain mentionne que son entreprise mise sur la qualité du produit en effectuant toutes les étapes de production : « Il y a beaucoup de chaga sur le territoire des Basques. L’hiver dernier, c’est sur des terres à Saint-Mathieu-de-Rioux que nous en avons cueilli, Isabelle et moi. Afin de préserver la ressource, la cueillette se fait seulement sur les arbres affaiblis par le champignon. Nous avons ainsi récolté, jusqu’au printemps, une soixante de kilos de chaga pour fabriquer nos produits. »
Depuis peu, l’entreprise concocte ses élixirs dans une cuisine certifiée par le MAPAQ, à l’école secondaire de Trois-Pistoles. Cette collaboration permettra d’augmenter la production et la commercialisation à une plus grande échelle, en visant le marché de Montréal et Québec.
Démarche écologique
Le procédé d’embouteillage de Chaga du Bas est aussi très novateur. L’entreprise récupère les bouteilles de vin non consignées et non recyclées. Étant des pionnières au Québec à ce niveau, les propriétaires bénéficièrent du soutien professionnel d’une agronome-chimiste, et la MAPAQ a accepté leur initiative de stérilisation des bouteilles récupérées.
Parce qu’elles croient sincèrement aux bienfaits du chaga, Julie Sylvain et Isabelle Blouin peuvent, pour ceux le désirant, expliquer comment cueillir le champignon et même comment le préparer : « Loin de nous l’idée de garder cette richesse seulement pour notre clientèle. Nous sommes toujours heureuses d’encourager les gens à se promener en forêt pour cueillir eux-mêmes cette précieuse ressource », n’hésitent-elles pas à dire.
On retrouve les produits de Chaga du Bas à la Boucherie Centre-Ville de Trois-Pistoles ou on peut les commander via leur page Facebook; l’entreprise fait la livraison.